Le casse-tête de réduire les coûts de production
Pascal et Berchmans Lecault ne savent plus à quel saint se vouer pour réduire leurs coûts de production. La moitié d’entre eux part en salaires versés aux 250 travailleurs que l’exploitation emploie à plein temps d’avril à novembre. « Le comptable nous tape dessus, La Financière agricole du Québec aussi. Il faut baisser les coûts de main-d’oeuvre, mais comment voulez-vous qu’on fasse? Ça fait 5 à 10 ans qu’on se pose cette question et on n’a pas de réponse », affirme Pascal. La solution passe inexorablement par l’utilisation de nouvelles technologies pour mieux rentabiliser l’entreprise, mais le prix d’une seule machine est de près de 500 000 $, un investissement que les deux frères ne peuvent se permettre pour l’instant. Ils ont fait des économies en automatisant certaines de leurs récoltes, mais la hausse du salaire minimum les a ramenés au point de départ. Entre 2018 et 2019, cette augmentation a coûté 300 000 $ à Végibec. Lors des quatre dernières années, l’entreprise a vu sa masse salariale augmenter de près de 1,5 M$, alors que les prix, comme la boîte de zucchinis, peuvent chuter en passant de 25 à 4 $. Les grandes surfaces sont compréhensives et achètent les stocks des maraîchers à un prix intéressant, mais les exportateurs, qui acquièrent 60 % de leur production, ne paient pas plus que le prix du marché.
Le coût de production d’une boîte de zucchinis cette année est de 9 $, mais son prix sur le marché est actuellement de 4,50 $, ce qui veut dire que l’entreprise sera déficitaire et que l’achat de nouvelles machines sera renvoyé aux calendes grecques.