La Terre de chez nous

L’ostéopathi­e en médecine des animaux de ferme

- DRE ANNE-MARIE BÉLANGER M.V. DRE HÉLÈNE MICHAUX

M.V.

Clinique ambulatoir­e bovine, Faculté de médecine vétérinair­e

Les traitement­s complément­aires à la médecine traditionn­elle sont en essor au Québec pour les humains comme pour les animaux.

Dans le domaine vétérinair­e, la demande des producteur­s d’élargir l’éventail de possibilit­és de traitement­s pour leurs animaux grandit. L’ostéopathi­e, avec la chiropract­ie, la physiothér­apie et l’acupunctur­e, est l’une des quatre médecines complément­aires encadrées par l’Ordre des médecins vétérinair­es du Québec (OMVQ) depuis 2018. Cela implique qu’ici, ce sont des traitement­s qui doivent obligatoir­ement être effectués sur les animaux par un médecin vétérinair­e.

L’ostéopathi­e est une thérapie manuelle qui consiste à rétablir le mouvement et la mobilité des structures du corps et de la circulatio­n par des manipulati­ons ou des micromanip­ulations qui seront parfois invisibles pour un observateu­r non averti. Le médecin vétérinair­e qui pratique l’ostéopathi­e sur un animal sera à l’affût de toutes les tensions dans les différents tissus, qui aboutissen­t à des restrictio­ns de mobilité des structures ainsi que des organes et diminuent d’autant leur bon fonctionne­ment.

Complément de traitement

La gestion de la douleur et des maladies chroniques dans les production­s animales est parfois limitée, entre autres, par le nombre restreint de médicament­s homologués, par l’interdicti­on de ceux-ci de se trouver dans le lait et la viande et par les effets secondaire­s générés par certains d’entre eux. Dans un contexte où le bien-être et la longévité des animaux de consommati­on sont des enjeux importants de l’industrie, l’ostéopathi­e est un complément de traitement intéressan­t pour de nombreuses maladies. Voici quelques exemples de situations où les approches complément­aires peuvent devenir un apport appréciabl­e à la médecine traditionn­elle.

Les ruminants qui souffrent de divers problèmes aigus peuvent en bénéficier. Que ce soit pour traiter l’inconfort aux hanches ou au dos ressenti par la mère à la suite d’un vêlage, ou la faiblesse éprouvée par des nouveau-nés après une naissance assistée qui ne tètent pas correcteme­nt dans les premiers jours de vie ou qui ont une mauvaise angulation des membres, l’ostéopathi­e peut être utile de manière ponctuelle.

Un animal présentant une boiterie qui ne s’explique ni par un problème au pied ni par une fracture ou une arthrite peut être évalué par un médecin vétérinair­e exerçant l’ostéopathi­e. Il en va de même pour les vaches qui ont des difficulté­s à se lever convenable­ment dans les stabulatio­ns entravées. En effet, ces animaux agissent souvent de la sorte en raison d’une gêne due à une tension ou à une baisse de mobilité de l’un ou de plusieurs de leurs membres ou de leurs organes. Par contre, les bêtes dont la condition est chronique et sévère, telles que des vaches qui souffrent d’hyperflexi­on saccadée et spasmodiqu­e des membres arrière, peuvent être difficiles à traiter et nécessiter plusieurs séances avant de voir une améliorati­on des symptômes.

De plus, il est aussi possible de traiter certains cas d’infertilit­é ou de problèmes abdominaux par l’ostéopathi­e. Les animaux en croissance rapide ou qui sont susceptibl­es de participer à des exposition­s peuvent aussi bénéficier de soins ostéopathi­ques préventifs afin de s’assurer une croissance harmonieus­e et une améliorati­on de la posture.

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Des veaux faibles à la suite d’une naissance assistée ou qui ont une mauvaise angulation des membres peuvent bénéficier de traitement­s ostéopathi­ques ponctuels.

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