La Terre de chez nous

Le gel entraîne des pertes

- MARTIN PRIMEAU mprimeau@ laterre.ca

L’arrivée précipitée de l’hiver dans le sud du Québec n’aura pas affecté que les producteur­s de grandes cultures. Des maraîchers y ont goûté aussi.

C’est le cas de Sébastien Mas, de SaintMiche­l, en Montérégie. Le producteur de carottes a été surpris par le froid au début du mois de novembre, ce qui l’a forcé à laisser 10 % de sa production dans les champs. Il espère maintenant qu’un redoux prévu cette semaine dans sa région lui permette d’extirper du sol une partie d’entre elles. « On a toujours réussi à sortir nos carottes à temps, dit-il. C’est très décevant pour nous parce que ça représente un montant substantie­l. »

À Saint-Alexis, dans Lanaudière, ce sont des choux-fleurs et des choux romanesco qui sont restés dans le champ. Environ 50 % de la production de Marcel Mailhot s’y trouve toujours. « La sécheresse a fait en sorte que nos plants ont manqué d’eau cet été, raconte-t-il. Quand on a su que le gel s’en venait, on a mis toutes nos équipes dans le champ, mais c’était trop tard. »

Le directeur général de l’Associatio­n des producteur­s maraîchers du Québec (APMQ), Jocelyn St-Denis, confirme que plusieurs maraîchers se trouvent dans la même situation. Outre les carottes et les choux, les betteraves et autres légumes racines ont aussi fait les frais de la météo. « On se prépare à se mettre en ligne avec les producteur­s de grains [pour faire des demandes au gouverneme­nt] », indique M. St-Denis.

Bilan moyen

Dame Nature n’aura pas fait de cadeau aux maraîchers québécois cette année. Après un printemps froid qui a retardé les semis, les agriculteu­rs ont vécu des vagues de sécheresse en juillet et en août avant d’assister au retour du froid dès septembre, de trombes d’eau en octobre, puis de l’arrivée précoce de l’hiver au début novembre.

Malgré ces conditions, les producteur­s consultés par croient avoir réussi à tirer leur épingle du jeu. « On n’a jamais eu de répit, mais on a réussi à “fermer” ça comme il faut », se félicite Denys Van Winden. Le producteur de Sherringto­n est satisfait de sa production de laitues et d’oignons qu’il estime être « dans la moyenne ». À Saint-Rémi, Patrice Riendeau a dû sortir de ses champs ses dernières laitues de façon prématurée. « Le calibre est plus petit, mais on a réussi à les vendre parce que la Californie était en retard cette année », dit-il.

Non loin de là, à Saint-Michel, Mario Guérin a eu plus de succès avec ses oignons. « Ça s’approche d’une année record », dit-il. Sa production de pommes de terre, elle, se trouve dans la norme. Un constat que dresse aussi Samuel Richard, qui produit différente­s variétés du légume racine à Saint-Léonard-d’Aston, dans le Centredu-Québec. « On a tout ramassé à temps avec des rendements juste au-dessus de la moyenne », souligne-t-il.

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Le producteur Marcel Mailhot a dû laisser environ 50 % de sa production de choux-fleurs et de choux romanesco dans ses champs.

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