La Terre de chez nous

Les agriculteu­rs en otage

- J.D.

Le Groupe Filgo-Sonic, dont La Coop fédérée est actionnair­e, s’est placé en mode d’urgence la semaine dernière en cessant les livraisons de propane aux producteur­s qui utilisent des séchoirs à maïs afin de prioriser notamment les fermes d’élevage où il faut assurer la santé des animaux. Un autre important détaillant de propane, Guy Marchand, a été obligé de prendre la même décision, au grand désarroi de sa clientèle. « Tous les clients appellent pour avoir du propane, mais il ne nous reste qu’une journée d’autonomie », a-t-il confié, le 21 novembre.

L’agriculteu­r Pascal Leduc, de Mirabel, fait partie de ceux qui se sont sentis pris en otage. Il a dû suspendre le séchage de son maïs, faute de propane. Cette situation l’a obligé à ventiler temporaire­ment son grain, ce qui entraîne des dépenses de 38 $ par jour en électricit­é. Remettre son séchoir en marche lui occasionne­ra des frais inutiles de 700 $ lorsque le combustibl­e sera à nouveau disponible. « C’est une méchante surprise, a-t-il maugréé. Quand ce n’est pas la neige qui nous arrête, c’est le propane! » a confié le producteur, qui en consomme en moyenne 6400 litres annuelleme­nt.

Des lapins morts, faute de propane

Les éleveurs sont aussi sur un pied d’alerte concernant la pénurie de propane. Dans la région de Québec, Martine Paul a perdu une quinzaine de lapins la semaine dernière après que les fournaises du bâtiment qui abrite ses 5 000 bêtes eurent cessé de fonctionne­r. Même si elle a pu recevoir une livraison rapide de propane le jour de l’incident, les pertes globales s’élèvent à plus de 2 000 $.

Le producteur Raphaël Tanguay, de Bellechass­e, vit sur une mince réserve de propane, évaluée au quart de sa pleine capacité. Il a tenté d’obtenir un nouvel approvisio­nnement hier, mais sans succès. Dans ce contexte, il estime pouvoir tenir encore une semaine, tout au plus.

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