Quand les oreilles ne répondent plus : l’histoire de Marcel
Marcel s’est inquiété de sa baisse d’audition lorsque son entourage a commencé à lui faire constamment remarquer qu’il n’entendait pas bien. « Ça a commencé avec des jokes sur le fait que je devenais sourd avec l’âge. Puis, j’ai réalisé que c’était vrai, que je faisais souvent répéter les autres, en particulier mon fils à l’étable », explique l’agriculteur, fin cinquantaine.
En milieu agricole, il est vrai que la santé auditive peut se détériorer en raison d’un environnement bruyant. On n’a qu’à penser à l’équipement tel que la rouleuse, au ronronnement d’un tracteur ou encore à celui du souffleur d’ensilage. Est-il possible que Marcel ne soit pas le seul producteur à vivre des problèmes d’audition? C’est sur cette question que Catherine Brunet, audioprothésiste, s’est penchée.
« Dès qu’une personne est souvent exposée au bruit durant son travail, elle devient plus à risque de développer de façon précoce des problèmes auditifs », confirme-t-elle. Les femmes ou les hommes issus du milieu agricole ne réalisent pas nécessairement ce problème, car ils sont exposés au bruit dès leur plus jeune âge.« Pour éviter une perte auditive trop brusque, il est préférable de travailler avec des bouchons ou encore des coquilles antibruit », recommande la professionnelle en santé auditive. Elle précise également que lorsque l’on commence à fréquenter l’école, il est possible de faire des tests d’audition ou « dès qu’on en ressent le besoin ».
Des signes qui alarment
Dans le cas de Marcel, certains signes l’ont alarmé. « Il n’entendait pas les bons chiffres pour les numéros de vaches ou encore il se trompait de champ pour ensiler, par exemple, entre le 6 et le 10. » Selon Mme Brunet, il s’agit là du début d’une perte d’audition. D’autres signes peuvent néanmoins indiquer une perte auditive précoce. « Par exemple, vous vous fatiguez plus vite lors d’une rencontre de groupe, vous ne parvenez pas à suivre la conversation dans des endroits publics, vous devez mettre le son de la télé au maximum pour bien entendre, vous recevez moins d’appels de votre entourage, vous entendez constamment un bruit agaçant (acouphène), etc. Si tel est le cas, consulter un professionnel de la santé auditive s’avère essentiel », conseille-t-elle.
La première étape sera la passation d’un test d’audition. « Ce genre de test est offert dans certaines cliniques d’audioprothèses ou dans les centres hospitaliers. Des professionnels sur place vous guideront afin d’améliorer votre quotidien. Selon les résultats, vous pourriez éventuellement être admissible au programme de la Régie de l’assurance maladie du Québec », précise l’audioprothésiste.
En tout temps, n’hésitez pas à discuter de vos problèmes d’audition avec votre médecin et votre entourage. C’est ce qu’a fait Marcel. Il en a parlé avec son fils. Ce dernier valide maintenant avec son père les informations importantes afin de s’assurer qu’il a bien entendu. De simples trucs comme regarder la personne en face et attendre d’avoir son attention avant de parler faciliteront la communication. Ainsi, des malentendus ou des conflits pourront être évités.
Si certaines productrices ou certains producteurs craignent de porter un appareil auditif ou en ont honte, il faut voir celui-ci comme un outil destiné à les aider, et non pas à leur nuire. Ce n’est pas différent d’une paire de lunettes lorsqu’on ne voit pas bien. Bien entendre est essentiel, tant à la ferme qu’à la maison ou durant ses loisirs. Prendre le temps de s’occuper de sa santé auditive peut permettre d’améliorer grandement sa qualité de vie. Faites-vous le cadeau de consulter et de passer le test.
« Marcel n’entendait pas les bons chiffres pour les numéros de vaches ou encore il se trompait de champ pour ensiler, par exemple, entre le 6 et le 10. »