Rétrospective d’une année difficile
Les jours gris ont été nombreux en 2019. Cette édition rappelle en long et en large les principaux événements qui ont marqué l’année. Une page se tourne. Bienvenue, 2020!
Après les récoltes records des dernières années, des producteurs de maïs et de soya s’attendaient à une mauvaise saison de culture en 2019. Ils en ont eu toute une!
Sur les médias sociaux, les producteurs qui terminaient leurs récoltes au moment d’écrire ces lignes le 18 décembre ne manquaient pas d’émettre des commentaires sarcastiques. L’un d’eux s’est même photographié dans sa batteuse en train d’envoyer un doigt d’honneur à ses derniers rangs de maïs récoltés!
Billy Beaudry a terminé le 16 décembre de récolter 800 hectares de maïs. Il constate une perte de rendement de 35 %, notamment en raison du maïs couché et de la gelée hâtive.
Autopsie d’une mauvaise année
Tout a commencé par un printemps tardif qui a retardé les semis. Ensuite, la saison de culture a manqué de chaleur par endroits. Et comme si ce n’était pas assez, l’automne a été désastreux pour plusieurs. À vrai dire, le soya et le maïs trop humides ont incité bon nombre de producteurs à retarder leur récolte. Les conditions météo subséquentes ont relégué les moissonneusesbatteuses aux hangars. De nombreux champs de maïs ont été couchés au sol par des épisodes de vents violents. En bonus, la grève des employés du Canadien National (CN) déclenchée le 19 novembre a créé une pénurie de propane qui a empêché les producteurs de sécher leur grain.
Près de 250 producteurs ont alors manifesté à Montréal le 25 novembre pour obtenir du propane. Ils étaient frustrés d’être pris en otage par la grève des employés du CN et, surtout, qu’aucune solution n’ait été prévue par le gouvernement fédéral pour assurer les approvisionnements. Le ministre fédéral des Transports, Marc Garneau, avait pourtant été averti, avant la grève, qu’un tel événement viendrait gravement compromettre les livraisons, avait affirmé Nathalie St-Pierre, directrice de l’Association canadienne du propane.
Les dirigeants du CN ont aussi été critiqués par l’Union des producteurs agricoles et son président Marcel Groleau pour leur mauvaise gestion de la situation.
La grève des employés du CN s’est finalement terminée sept jours plus tard, mais les agriculteurs n’étaient pas au bout de leurs peines, puisque certains distributeurs avaient repris leurs livraisons de propane en profitant de la demande élevée pour augmenter leurs prix.