International: entre conflits et concessions
Même s’il a été conclu en 2018, l’Accord Canada– États-Unis–Mexique (ACEUM) a continué de faire parler de lui tout au long de la dernière année.
Aux États-Unis, les démocrates ont travaillé une partie de l’année à modifier l’entente dans le but d’accorder une meilleure protection aux travailleurs américains. En décembre, les trois pays ont entériné les changements. Ottawa a alors signé l’Accord une seconde fois.
Approuvé par la Chambre des représentants, l’ACEUM devra être voté par le Sénat pour compléter l’étape de ratification par les États-Unis. Un exercice similaire sera par la suite effectué à Ottawa. L’accord entrera en vigueur le 1er jour du 3e mois suivant la date de sa ratification par le dernier pays.
Compensations
En août, la ministre fédérale de l’Agriculture, Marie-Claude Bibeau, a annoncé les modalités du Programme de paiements directs pour les producteurs laitiers. Ce dernier vise à dédommager les éleveurs pour les concessions prévues dans l’Accord économique et commercial global (AECG) avec l’Union européenne et le Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP). Pour 2019-2020, le Programme versera 345 M$ aux producteurs de lait de vache. Ottawa s’est en fait engagé à leur octroyer un total de 1,75 G$ sur huit ans. Les premiers paiements ont été acheminés aux éleveurs en décembre.
Les producteurs d’oeufs et de volailles de même que les transformateurs laitiers ne connaissent toujours pas la façon dont ils seront dédommagés, comme l’a promis le gouvernement Trudeau.
Les producteurs de lait devraient également être indemnisés pour l’ACEUM. En termes de solides totaux produits, les accès accordés dans les trois derniers traités de libre-échange conclus par Ottawa équivalent à 18 % de la production canadienne, calculent les Producteurs laitiers du Canada.
Chine
L’année 2019 a été marquée par des tensions commerciales historiques entre la Chine et le Canada. En mars, Pékin mettait en place un embargo sur le canola canadien puis sur le boeuf et le porc, vraisemblablement en guise de représailles pour l’arrestation de la directrice financière du géant chinois de la téléphonie cellulaire Huawei, à Vancouver.
Au début novembre, la Chine a finalement levé l’interdiction frappant le boeuf et le porc. À l’ouverture de la nouvelle session parlementaire à Ottawa, les partis d’opposition ont obtenu la création d’un comité spécial sur les relations sino-canadiennes afin de régler le conflit diplomatique.