La Terre de chez nous

Une année porcine sous le signe du dragon chinois

- MYRIAM LAPLANTE EL HAÏLI mlaplante@ laterre.ca @MyriamLapl­anteE

La Chine a été au coeur des préoccupat­ions de l’industrie porcine en 2019. D’un côté, la guerre commercial­e entre Washington et Pékin a eu une influence négative sur les prix au Québec. De l’autre, la peste porcine africaine, endémique sur le territoire chinois, s’est répandue comme une traînée de poudre en Asie et en Europe, menaçant de faire irruption en Amérique du Nord. De plus, après avoir suspendu temporaire­ment les importatio­ns de canola canadien, la Chine a fermé ses frontières à la viande de porc et de boeuf pendant quatre mois.

Nouvelle formule de prix

La guerre commercial­e entre les ÉtatsUnis et la Chine a fait chuter le prix du porc américain en 2019, qui sert de référence aux prix canadien et québécois. Cela explique entre autres la victoire des Éleveurs de porcs du Québec devant la Régie des marchés agricoles et alimentair­es du Québec pour une nouvelle formule de prix. Cette formule, basée sur le prix de la carcasse américaine reconstitu­ée ( cut out) au lieu de celui de l’animal vivant, balise la fluctuatio­n de prix générée par le marché depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle convention de mise en marché. D’ailleurs, l’interpréta­tion de cette convention a ramené les Éleveurs et leurs acheteurs devant la Régie. Une décision est attendue en 2020.

Quatre mois d’arrêt

La découverte de faux documents créés à partir du site de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) et accolés sur des cargaisons de viandes dites canadienne­s a été à l’origine de la fermeture des frontières chinoises de juillet à novembre. Pour surveiller la reprise des importatio­ns, Richard Davies, le viceprésid­ent principal à la vente et au marketing chez Olymel, s’est rendu en Chine à la mi-novembre au sein d’une délégation canadienne. Il s’est ainsi assuré que les emballages de viande porcine qui sortent des usines de son employeur étaient conformes aux directives chinoises. D’ailleurs, en attendant la reprise de l’établissem­ent de Red Deer en Alberta, trois usines du Québec tournent à plein régime pour approvisio­nner la Chine aux prises avec la peste porcine africaine.

Peste porcine africaine

Selon les estimation­s des experts, la peste porcine africaine (PPA) aurait anéanti de 40 à 50 % du cheptel chinois. En 2020, la Chine devra importer massivemen­t ce que la PPA ne lui permettra pas de produire, soit 32 millions de tonnes de porcs.

De son côté, l’Amérique est le seul continent à être encore exempt de la maladie. Le gouverneme­nt canadien a pris la menace au sérieux en réunissant à Ottawa plus de 150 délégués de 15 pays pour le tout premier Forum internatio­nal sur la peste porcine africaine. Conséquemm­ent, le Canada a augmenté le nombre de chiens renifleurs dans les aéroports pour empêcher l’entrée du virus logé dans des marchandis­es rapportées par des voyageurs ayant visité des pays contaminés. Le gouverneme­nt a également négocié des ententes de zonage avec les pays importateu­rs de porcs afin de poursuivre le commerce en cas de découverte du virus en sol canadien.

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La Chine a bloqué l’entrée de viande canadienne de porc et de boeuf pendant quatre mois.
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Richard Davies
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