La Terre de chez nous

Pommes: la pire saison en 13 ans

- M.P.

Les producteur­s de pommes du Québec peuvent maintenant tourner la page sur une année qui les aura conduits vers leur pire saison de production en 13 ans.

Affectées par le printemps froid qui a freiné leur croissance, les pommes québécoise­s sont arrivées à maturité avec un calibre plus petit cette année. Le volume global a évidemment pâti de la situation. Selon les plus récentes estimation­s des Producteur­s de pommes du Québec (PPQ), un peu plus de 5,2 millions de minots ont été générés en 2019, une baisse de 7,9 % par rapport à 2018. Comparé à la moyenne des 15 dernières années, ce chiffre marque même un recul de 10,5 %.

Selon Nicholas Lauzon, un producteur des Laurentide­s, le printemps 2019 ne se trouve pas seul au banc des accusés. L’été 2018 serait aussi en cause pour expliquer les petits calibres. « On a tendance à l’oublier vite, mais il y a eu des épisodes de sécheresse, a-t-il confié à La Terre en septembre. Les arbres ont dû donner plus d’énergie. Par la suite, l’hiver a commencé d’un coup sec, ce qui n’a pas aidé. »

Si le calibre des pommes s’est fait timide, la qualité, elle, était tout de même au rendez-vous. « Il n’y a pas eu de grêle majeure ou de tavelure, seulement un retard de croissance », a souligné Mélanie Noël en juillet, alors qu’elle occupait encore la fonction de directrice générale adjointe aux PPQ.

Adieu ASRA

Les producteur­s de pommes ont par ailleurs pu revenir sur une décision prise en 2016 qu’ils regrettaie­nt. Conviés à un vote électroniq­ue cet automne, ceux-ci ont opté à 92 % pour le choix d’abandonner le programme d’assurance stabilisat­ion des revenus agricoles (ASRA) au profit des « Agri ». Les producteur­s avaient demandé la tenue de ce nouveau vote lors de leur assemblée générale annuelle du 24 janvier, arguant que le programme ASRA les servait mal, les arrimages cumulés grevant d’année en année le calcul du revenu stabilisé et rendant le seuil susceptibl­e de déclencher l’aide financière difficile à atteindre pour la plupart des producteur­s.

Avec la collaborat­ion de Josianne Desjardins

La sécheresse de 2018 et le printemps froid de 2019 ont amené la production de pommes à 10,5 % sous la moyenne de production des 15 dernières années.

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