Vers de nouvelles stratégies de reproduction de la vache laitière
Le déclin de la fertilité de la vache laitière est une problématique à laquelle sont confrontés les différents acteurs du secteur agronomique, et ce, partout dans le monde. D’ailleurs, depuis plusieurs années, on note une diminution de l’index de fertilité. Parallèlement, la production laitière ne cesse d’augmenter, ce qui témoigne du lien de concurrence réel entre performances reproductrices et performances de productions.
La fertilité d’un troupeau s’évalue à l’aide d’un index tenant compte du nombre de veaux nés, de l’intervalle de vêlage et de l’âge de réforme de la vache. Tous ces paramètres reflètent directement la fonction de reproduction de la femelle. Dans la majorité des cas, l’infertilité a une origine ovarienne, les problèmes d’utérus étant rares. Par conséquent, pour résoudre les problèmes d’infécondité de la vache laitière, il est nécessaire de se pencher sur le fonctionnement des ovaires. Ceux-ci sont des organes dont le rôle est de produire une cellule-oeuf fécondable – appelée ovule ou ovocyte – et toutes les hormones requises pour leur bon développement ainsi que celui de l’embryon qui en résultera. Durant sa croissance, la cellule-oeuf bénéficie du soutien des cellules de son environnement immédiat : celles de granulosa et celles de la thèque. Ensemble, elles forment le follicule ovarien, une structure dynamique unique, dont le développement conditionne celui de l’ovocyte.
Pour résoudre les problèmes d’infécondité de la vache laitière, il est nécessaire de se pencher sur le fonctionnement des ovaires.
Hormones et facteurs de croissance
L’équipe de recherche de Lauriane Relav s’intéresse aux différentes hormones et aux divers facteurs de croissance naturellement produits chez la vache et qui participent à la régulation de la croissance du follicule, en vue de déterminer leur mode de fonctionnement. Elle étudie comment ces différents facteurs affectent l’expression des gènes dans les cellules qui entourent l’ovocyte. Le but du travail est d’avoir une meilleure compréhension du développement du follicule, mais surtout de découvrir les facteurs qui inhibent la croissance folliculaire.
L’équipe entend ainsi proposer de nouvelles cibles thérapeutiques : l’identification d’une molécule qui cause la mort du follicule peut mener au développement de tests pour les vaches sous-fertiles ou à des traitements basés sur l’inhibition pharmaceutique ou génétique de cette molécule afin d’augmenter l’efficacité du troupeau et les revenus à la ferme.
Les solutions existantes pour remédier aux problèmes de fertilité de la vache laitière sont peu nombreuses et ne prennent pas en compte la diversité des besoins. Proposer des outils adéquats constitue donc un enjeu pour ceux qui travaillent en biologie de la reproduction.