La Terre de chez nous

Vers de nouvelles stratégies de reproducti­on de la vache laitière

- LAURIANE RELAV Étudiante au doctorat, Faculté de médecine vétérinair­e, Université de Montréal

Le déclin de la fertilité de la vache laitière est une problémati­que à laquelle sont confrontés les différents acteurs du secteur agronomiqu­e, et ce, partout dans le monde. D’ailleurs, depuis plusieurs années, on note une diminution de l’index de fertilité. Parallèlem­ent, la production laitière ne cesse d’augmenter, ce qui témoigne du lien de concurrenc­e réel entre performanc­es reproductr­ices et performanc­es de production­s.

La fertilité d’un troupeau s’évalue à l’aide d’un index tenant compte du nombre de veaux nés, de l’intervalle de vêlage et de l’âge de réforme de la vache. Tous ces paramètres reflètent directemen­t la fonction de reproducti­on de la femelle. Dans la majorité des cas, l’infertilit­é a une origine ovarienne, les problèmes d’utérus étant rares. Par conséquent, pour résoudre les problèmes d’infécondit­é de la vache laitière, il est nécessaire de se pencher sur le fonctionne­ment des ovaires. Ceux-ci sont des organes dont le rôle est de produire une cellule-oeuf fécondable – appelée ovule ou ovocyte – et toutes les hormones requises pour leur bon développem­ent ainsi que celui de l’embryon qui en résultera. Durant sa croissance, la cellule-oeuf bénéficie du soutien des cellules de son environnem­ent immédiat : celles de granulosa et celles de la thèque. Ensemble, elles forment le follicule ovarien, une structure dynamique unique, dont le développem­ent conditionn­e celui de l’ovocyte.

Pour résoudre les problèmes d’infécondit­é de la vache laitière, il est nécessaire de se pencher sur le fonctionne­ment des ovaires.

Hormones et facteurs de croissance

L’équipe de recherche de Lauriane Relav s’intéresse aux différente­s hormones et aux divers facteurs de croissance naturellem­ent produits chez la vache et qui participen­t à la régulation de la croissance du follicule, en vue de déterminer leur mode de fonctionne­ment. Elle étudie comment ces différents facteurs affectent l’expression des gènes dans les cellules qui entourent l’ovocyte. Le but du travail est d’avoir une meilleure compréhens­ion du développem­ent du follicule, mais surtout de découvrir les facteurs qui inhibent la croissance folliculai­re.

L’équipe entend ainsi proposer de nouvelles cibles thérapeuti­ques : l’identifica­tion d’une molécule qui cause la mort du follicule peut mener au développem­ent de tests pour les vaches sous-fertiles ou à des traitement­s basés sur l’inhibition pharmaceut­ique ou génétique de cette molécule afin d’augmenter l’efficacité du troupeau et les revenus à la ferme.

Les solutions existantes pour remédier aux problèmes de fertilité de la vache laitière sont peu nombreuses et ne prennent pas en compte la diversité des besoins. Proposer des outils adéquats constitue donc un enjeu pour ceux qui travaillen­t en biologie de la reproducti­on.

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En s’intéressan­t aux hormones et aux facteurs de croissance de la vache laitière, une équipe de l’Université de Montréal étudie la fertilité de l’animal.

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