Attaque pyromane sur des bâtiments agricoles
Cinq des six bâtiments agricoles incendiés par de présumés pyromanes, en Montérégie, le 30 décembre sont déclarés pertes totales. Deux hommes dans la vingtaine ont été accusés. Pendant que les procédures judiciaires se poursuivent contre eux, les agriculteurs mesurent les conséquences de ces pertes.
Le feu a détruit les équipements de la station de pompage de Julien Dupasquier. À près d’un mois du début de la saison des sucres, ce jeune acériculteur jure qu’il n’avait vraiment pas besoin d’un tel méfait. « J’ai trouvé de l’équipement usagé pour remplacer ce qui avait brûlé, mais il faudra aussi refaire le bâtiment, car l’intérieur a été abîmé par les flammes », se désole-t-il. Vu les rapports difficiles qui prévalent entre le milieu agricole et les compagnies d’assurance, son courtier lui a conseillé de ne pas réclamer les dommages à son assureur. « L’assurance, ça, c’est la cerise sur le sundae », dit M. Dupasquier.
Son voisin Charles Choquette, un producteur de pommes de Frelighsburg, s’attriste aussi d’avoir vu sa grange ancestrale partir en fumée. « C’était une belle grange avec une structure à mortaise. Elle faisait partie de notre patrimoine, de notre paysage. C’est très dommage. C’est juste stupide, ce qu’ils ont fait », commente-t-il. Son bâtiment était assuré pour 30 000 $. « Ce n’est à peu près rien, étant donné ce qu’il valait vraiment », dit celui qui se retrouve maintenant avec un amas de planches calcinées sur son terrain.
Stressant
Les pyromanes allégués ont causé tout un stress aux résidents des localités avoisinantes. Charles Choquette savait dès le début de l’incendie qu’il s’agissait d’un acte criminel. De fait, sa grange servait de rangement pour son bois de chauffage.
Afin de limiter les risques d’incendie, il ne l’alimentait pas en électricité et il n’y laissait aucun contenant d’essence. « Quand j’ai vu le feu, je me suis demandé si quelqu’un m’en voulait… ou si c’était un malade qui se promenait. C’était stressant », raconte l’agriculteur.
Il dit ne pas connaître les deux accusés, Jonathan Grondin Bastille, 24 ans, et James Hobbs Happyjack, 21 ans. Chacun d’eux fait face à six chefs d’accusation d’incendie criminel et à un chef d’introduction par effraction. Les accusés sont connus des policiers. Ils auraient consommé de la drogue ou de l’alcool et se seraient fait arrêter alors qu’ils revenaient sur les lieux d’un des incendies, a indiqué Charles Choquette. La Sûreté du Québec refuse de révéler pour le moment les détails de l’arrestation.
Les deux suspects demeurent emprisonnés pour l’instant. James Hobbs Happyjack, qui est représenté par une avocate de l’aide juridique, a plaidé non coupable aux accusations d’incendie criminel ainsi qu’au chef d’introduction par effraction. Son complice soupçonné, Jonathan Grondin Bastille, se dit également non coupable. La date du procès n’a pas encore été fixée.