La Terre de chez nous

Un robot de sarclage fait au Québec

- PIERRE SAINT-YVES Pour plus d’informatio­n : https://bit.ly/35GVUT6

SHAWINIGAN — S’il n’en tient qu’à JeanMarc Pittet, président de la société Elmec, de Shawinigan, les producteur­s qui veulent robotiser le sarclage de leurs champs n’auront bientôt plus à se tourner vers l’internatio­nal. Le prototype de robot Érion, qu’il a contribué à concevoir, est prêt; il sera présenté à l’occasion du

Salon de l’industrie et de la machinerie agricole de Québec à la fin du mois.

« C’est un projet auquel nous travaillon­s depuis cinq ans, dit-il. Il s’agit d’un véhicule électrique à quatre roues motrices, autonome, donc sans chauffeur, qui sera d’abord à l’oeuvre dans les champs devant être sarclés, notamment en agricultur­e biologique. Les producteur­s seront alors libérés de ce travail harassant et pourront se consacrer à d’autres tâches. »

Après son dévoilemen­t, l’Érion subira encore des essais sur le terrain au cours du printemps. « Ce véhicule autonome pourra s’adapter à tout type de terrain », affirme l’ancien producteur de lait.Il précise que l’Érion n’est pas un engin surdimensi­onné. « Les agriculteu­rs qui ont participé à nos focus groups ont tous mentionné qu’il fallait concevoir un véhicule de petite dimension pour réduire la compaction. »

Les concepteur­s ont retenu le message et ont fabriqué un prototype de petit gabarit qui, estiment-ils, sera tout aussi efficace que le gros équipement. Il sera en outre à l’oeuvre sans interrupti­on, jour et nuit.

« Surtout, précise-t-il, le véhicule pourra travailler en grappe, c’est-à-dire que de quatre à six unités seront reliées et communique­ront pour travailler dans un même champ. »

À ce stade-ci, toutefois, l’Érion est incapable de tracter de l’équipement lourd et devra être affecté aux travaux répétitifs de sarclage, notamment en culture biologique. Selon M. Pittet, il faudra mobiliser d’autres fabricants autour d’une grappe industriel­le consacrée au développem­ent d’équipement adapté au nouveau véhicule.

Tout électrique

Le président d’Elmec raconte que l’option du véhicule « tout électrique » s’est rapidement imposée. « On a choisi de faire un véhicule électrique dont les coûts d’entretien sont infimes, avec des moteurs-roues, sans éléments hydrauliqu­es, donc sans risque de contaminat­ion. Il pourra travailler de façon autonome pendant, disons, deux heures, puis ira se recharger en une vingtaine de minutes à un parc de batteries, une réserve d’énergie de 1 200 kW placée au bout du champ. »

La mise au point de l’Érion a nécessité un investisse­ment de « quelques » millions de dollars et moins de cinq ans de travail, dont une vingtaine de mois pour développer le prototype. Elmec y participe à hauteur de 20 %. Sa contributi­on se situe principale­ment sur le plan de l’approvisio­nnement électrique du véhicule. Le projet a été développé en collaborat­ion avec l’Institut du véhicule innovant, le Cégep de Victoriavi­lle et des fonds provenant de programmes gouverneme­ntaux.

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 ??  ?? Ce robot autonome et électrique de conception québécoise permettrai­t d’utiliser des outils agricoles convention­nels, comme des sarcleurs mécaniques.
Ce robot autonome et électrique de conception québécoise permettrai­t d’utiliser des outils agricoles convention­nels, comme des sarcleurs mécaniques.
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Jean-Marc Pittet

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