La Terre de chez nous

Sensibilis­ation précoce aux races patrimonia­les

- GENEVIÈVE QUESSY Collaborat­ion spéciale

SAINT-ESPRIT — Une agricultri­ce de Lanaudière, Mélanie Gagné, a mis en place un camp de jour pour les enfants, afin de les sensibilis­er aux animaux de races patrimonia­les québécoise­s en voie d’extinction. Les vaches et les chevaux Canadiens ainsi que les poules Chantecler­c sont la nouvelle passion des participan­ts grâce à cette productric­e.

« Quelqu’un, à Oka, a inventé une poule sans crête ni barbillon pour qu’elle ne gèle pas l’hiver, et c’est la poule Chantecler­c », raconte Jade Demers, huit ans, quand on lui demande ce qu’elle a appris au camp de jour pendant les Fêtes.

« Les chevaux et les vaches Canadiens sont très forts et peuvent rester dehors tout l’hiver, même dans les tempêtes. Ils dorment debout toute la nuit au cas où il y aurait des loups », poursuit Élou Grégoire, 10 ans.

Les fillettes inscrites au camp de jour du 23 décembre ont nourri et brossé les animaux. En plus d’apprendre l’histoire de ces races patrimonia­les, elles ont monté les chevaux tout l’après-midi.

« Je n’avais jamais vu une vache faire pipi, c’est très impression­nant! » s’exclame Abby Demers, neuf ans, juste avant que Buster le cheval s’échappe lui aussi.

La protection du patrimoine

Pour Mélanie Gagné, copropriét­aire de la ferme pédagogiqu­e Triple G, secrétaire-trésorière pour Les Races patrimonia­les du Québec et administra­trice du Centre de conservati­on et de développem­ent de la race bovine Canadienne, il est important de sensibilis­er nos enfants à la protection de ces animaux, dont les races sont menacées d’extinction.

« Nous, les éleveurs, ne vivrons pas assez vieux pour voir le résultat de nos efforts. Il faut donc essayer de transmettr­e notre passion aux plus jeunes, qui pourront un jour poursuivre le travail. Comme le dit le slogan de la Ferme Triple G : “Parce que l’avenir des animaux de nos ancêtres ne sera assuré que par l’intérêt de la génération de demain.” »

Activités variées

Mélanie Gagné compte aussi recevoir des enfants à son camp de jour à la ferme durant la relâche scolaire et les vacances d’été. Elle accueille également le public les fins de semaine, sur rendez-vous. En plus de recevoir des explicatio­ns sur l’histoire des races, leurs caractéris­tiques et l’état actuel des cheptels, les visiteurs peuvent prendre un moment pour brosser les animaux, les caresser et faire une balade à cheval en manège.

Mélanie Gagné compte multiplier les occasions de sensibilis­er la population à cette cause qui lui tient énormément à coeur. « Comment peut-on espérer sauver des races que les gens ne connaissen­t pas? Il faut qu’ils développen­t un sentiment d’appartenan­ce envers elles et qu’ils en soient fiers. Comme ça, ils auront ensuite un intérêt pour ces animaux, ce qui sauvera les races patrimonia­les! »

La productric­e attend une réponse des Producteur­s de lait du Québec pour un quota laitier. Si tout se passe comme elle l’espère, la Ferme Triple G se lancera dans la production de lait de vache Canadienne prochainem­ent.

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 ??  ?? Magalie Grégoire et Jade Demers sont bien en selle sur Bali et Buster, tenus en bride par Mélanie Gagné, tandis que Talie Grégoire, Abby Demers et Élou Grégoire les encouragen­t.
Magalie Grégoire et Jade Demers sont bien en selle sur Bali et Buster, tenus en bride par Mélanie Gagné, tandis que Talie Grégoire, Abby Demers et Élou Grégoire les encouragen­t.
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Abby Demers, neuf ans, dit qu’elle saura désormais reconnaîtr­e les vaches Canadienne­s.

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