Des troupeaux décimés par les feux en Australie
Les feux de broussailles et la sécheresse qui frappent présentement l’Australie auront des répercussions importantes pour les producteurs et les éleveurs de ce pays. Le gouvernement s’attend à la perte d’au moins 100 000 animaux d’élevage.
Des dizaines de milliers de bovins et d’ovins ont déjà péri dans les flammes ou en raison de la chaleur et de la fumée, rapportent des médias locaux. Selon ces derniers, certains producteurs auraient aussi perdu l’ensemble de leur troupeau.
À Cobargo, une municipalité de la Nouvelle-Galles du Sud située près de la côte du Pacifique, l’éleveur Tom Grant a indiqué au quotidien britannique The Guardian avoir perdu 200 de ses moutons dans les premières heures du jour de l’An, en plus de sa maison. Quelques jours plus tard, il s’affairait à enterrer les carcasses dans une fosse, vidant la benne d’un camion où il avait entassé une dizaine d’entre elles.
Plus à l’est, dans les environs de Batlow, les carcasses noircies de moutons et de bovins étaient si nombreuses qu’on les avait alignées le long des routes en attendant que quelqu’un les récupère. Le gouvernement australien fait d’ailleurs de cette opération une priorité. Il a mobilisé une partie des réservistes de l’armée pour creuser des fosses et enterrer rapidement les carcasses d’animaux afin d’éviter la propagation de maladies.
Certains producteurs ont pour leur part eu à achever des bêtes blessées. C’est le cas de Steve Shipton, de Coolagolite, qui a abattu une vingtaine de ses vaches laitières à bout portant pour leur éviter de souffrir. Des vétérinaires ont d’ailleurs été déployés dans les régions impactées pour euthanasier les animaux blessés. En date du 5 janvier, ils avaient eu recours à ce procédé à 3 872 reprises.
La sécheresse qui a contribué aux incendies affectait déjà les producteurs de bovins du pays, amenant certains d’entre eux à réduire la taille de leur cheptel prématurément. Mick Cosgorve, un éleveur des environs de Brisbane, a déjà envoyé à l’abattoir 124 de ses 150 reproductrices en raison de la sécheresse. Les problèmes d’approvisionnement en eau et en nourriture persistent d’ailleurs dans les régions touchées par les incendies.
En date du 8 janvier, 10,7 millions d’hectares avaient brûlé, une superficie équivalente à 1,7 fois celle de toutes les terres agricoles québécoises réunies (6,3 millions d’hectares).