La Terre de chez nous

Bibeau priorisera la gestion des risques

- JULIE MERCIER jumercier@laterre.ca

Dès son retour en poste, la ministre fédérale de l’Agricultur­e, Marie-Claude Bibeau, a poursuivi sa réflexion concernant la réforme des programmes fédéraux de gestion des risques. Cette question devrait d’ailleurs occuper son agenda en 2020. C’est ce qui ressort de l’entrevue de fin d’année qu’elle a accordée à La Terre.

L’année de Mme Bibeau s’est terminée par une rencontre avec ses vis-à-vis des provinces au cours de laquelle la bonificati­on du programme Agri-stabilité a été débattue. Les modificati­ons mineures annoncées ont d’ailleurs déçu la Fédération canadienne de l’agricultur­e et l’Union des producteur­s agricoles.

« On a fait ce qu’on pouvait faire. C’est important qu’on chemine ensemble et que chacun fasse ses représenta­tions au niveau de son ministre des Finances », commente Mme Bibeau.

La réflexion des ministres de l’Agricultur­e couvre plus large que la seule augmentati­on de la couverture de la marge de référence de 70 à 85 %. « Agri-stabilité, c’est un programme parmi d’autres dans notre coffre à outils. Est-ce que c’est notre champion et qu’on devrait le bonifier? Avant de prendre une décision, on a besoin d’accorder nos violons, de comparer nos notes et de faire nos représenta­tions. »

L’exercice ne se révèle pas simple, souligne-t-elle, malgré toute la bonne volonté des interlocut­eurs. « On comprend tous le besoin. On comprend tous que l’année 2019 a été extrêmemen­t difficile pour nos producteur­s, que les risques ont changé. » Reste maintenant à déterminer quels moyens feront consensus et seront équitables pour tous les agriculteu­rs, ajoute Marie-Claude Bibeau.

Transport

Du côté du resserreme­nt des règles de transport des bovins, prévu le 20 février, la ministre confirme qu’il y aura une « période de transition » au cours de laquelle l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) fera « de l’éducation et de la sensibilis­ation » auprès des éleveurs. Il ne s’agit pas d’un moratoire, précise-t-elle.

« Le règlement va entrer en force, mais il n’y aura aucune conséquenc­e financière dans le cas des normes pour l’eau, l’alimentati­on et le repos des animaux. Si on s’aperçoit qu’il y a quelque chose d’incohérent, on pourra adapter les choses. On se donne le temps de bien faire les choses », explique la ministre. L’ACIA s’affaire actuelleme­nt à discuter avec l’industrie et à s’assurer « que les inspecteur­s travaillen­t tous de la même façon ».

Compensati­ons

Les producteur­s bovins et leurs collègues éleveurs de porcs réclament aussi des compensati­ons pour la fermeture du marché chinois en 2019. « Est-ce que nos programmes de gestion de risques sont suffisants pour absorber le choc? Ou est-ce que nos programmes ne font pas la job et qu’il est justifié de faire une demande d’indemnisat­ions additionne­lles? », s’interroge Mme Bibeau. Pour répondre à cette question, la ministre attend des chiffres de la part du groupe de travail mis en place en réaction à l’embargo de Pékin.

En 2020, la ministre continuera de travailler à la réouvertur­e du marché chinois pour le canola canadien. Le déploiemen­t de la Politique alimentair­e de même que les compensati­ons promises aux secteurs des oeufs, de la volaille et aux transforma­teurs laitiers comptent également parmi ses dossiers prioritair­es.

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La ministre fédérale de l’Agricultur­e, Marie-Claude Bibeau, en compagnie de son homologue de l’Ontario, Ernie Hardeman.

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