La Terre de chez nous

Groupe de travail contre les véganes

- JOSIANNE DESJARDINS jdesjardin­s@ laterre.ca @josianne.desjardins.98

Après que des activistes véganes se furent introduits dans le restaurant Joe Beef à Montréal au début de l’année pour scander des slogans antispécis­tes, un autre établissem­ent de la métropole a été visé et même vandalisé par ce qui semble être des militants opposés l’industrie de la viande.

Les propriétai­res du restaurant Manitoba, Elisabeth et Simon Cardin, ont été coincés à l’extérieur de leur entreprise le 20 janvier, la serrure de la porte principale étant enduite de colle. De plus, ils ont trouvé un message anonyme dans lequel on accuse le chef Simon Mathys d’avoir « du sang sur les mains » pour des « milliers » d’oies et de canards qui seront tués pour « un simple plaisir gustatif ». La lettre fait notamment référence à son affiliatio­n avec le Petit abat

« Nous, on a décidé qu’on voulait travailler avec des personnes qui veulent faire ça humainemen­t [l’abattage] et de faire en sorte qu’on puisse savoir d’où viennent les animaux »

– le chef Simon Mathys

toir, un projet coopératif à petite échelle qui doit débuter ce printemps en Montérégie.

Lorsque joint par La Terre, le chef Simon Mathys a dit ne pas avoir la moindre idée de qui pourrait être l’auteur de la lettre, déplorant du même coup un manque de respect et une incompréhe­nsion envers la démarche du restaurant. « Nous, on a décidé qu’on voulait travailler avec des personnes qui veulent faire ça humainemen­t [l’abattage] et de faire en sorte qu’on puisse savoir d’où viennent les animaux », explique-t-il.

En guise de réponse publique, une longue missive a été publiée sur la page Facebook du restaurant au lendemain de l’événement. « Notre associatio­n au Petit abattoir est louable, dans le sens où nous essayons de donner aux petits producteur­s de volaille la possibilit­é d’abattre leurs animaux à leur rythme et près de chez eux, évitant les heures de transport atroces et les pratiques désolantes et assassines retrouvées dans la plupart des abattoirs industriel­s », peut-on y lire.

Les instigateu­rs du projet du Petit abattoir, dont fait partie la productric­e d’oies et de canards Fernande Ouellet, de Granby, ont exprimé leur soutien au restaurant Manitoba, dont la démarche « constitue l’exemple vers lequel nous devrions faire tendre notre alimentati­on, et non la cible vers laquelle il faut tendre son arc ».

Les autorités policières ont été averties de la situation, confirment les propriétai­res de l’établissem­ent, qui affirment ne pas être inquiets, mais qu’ils seront « prudents » dans leurs interventi­ons. À la suite de ce geste, les initiateur­s du projet du Petit abattoir ont décidé de reporter le souper-bénéfice qui devait justement avoir lieu au restaurant Manitoba, le 26 janvier.

Quelques jours après cette décision, un autre restaurant montréalai­s partenaire du Petit abattoir a subi une attaque similaire. Un message de la même calligraph­ie, faisant référence aux « canards de pâturage, gavés à la main et tués dans le Petit abattoir », a été trouvé au Bar à vins Mon Lapin, dans Rosemont– La Petite-Patrie. La serrure était là aussi remplie de colle.

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Les propriétai­res du restaurant Manitoba ont reçu ce message dans la boîte aux lettres de leur entreprise la semaine dernière.
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