Des races inhabituelles de porcs rustiques
Le couple derrière la Ferme Selby à Dunham en Montérégie, Laurence Levasseur et Nicolas Gaudette, s’est récemment lancé dans l’élevage de porcs Idaho Pasture Pig et Ossabaw Island Hog, deux races rustiques très rares au Québec.
« C’est que nous désirons élever des porcs au pâturage et expérimenter différentes races pouvant s’adapter au climat. Ça permet aussi de participer à la conservation des races plus rares », souligne Mme Levasseur.
Le jeune couple a découvert ces deux races rustiques en effectuant des recherches sur Internet. Le goût de leur viande demeure cependant un mystère pour le moment. Les éleveurs connaîtront le résultat plus tard cette année. Ils s’attendent à ce que cette viande soit plus goûteuse étant donné qu’elle est plus grasse et persillée à souhait.
Encore du chemin à parcourir
Certes, il y a des défis à relever lorsqu’on élève des races de porcs anciennes. Les porcs conventionnels atteignent leur poids de marché à environ 6 mois d’âge alors que ça prend 9 mois pour la race Ossabaw Island Hog et 12 mois pour l’Idaho Pasture Pig. « Il y a aussi encore beaucoup de recherches à réaliser sur l’élevage d’animaux au pâturage ou sur d’autres types de productions », mentionne Laurence Levasseur.
En plus de ces deux races rustiques, les producteurs élèvent des porcs Berkshire au pâturage et des volailles. Ils ont choisi d’élever surtout des porcs parce que leur vitesse de croissance est plus élevée que celle des bovins. « Et puis, avec le porc, on peut récupérer jusqu’à 90 % de la carcasse. Par exemple, je fabrique du savon artisanal avec le surplus de gras », précise l’agricultrice. Selon elle, leur élevage de porcs n’est pas différent de ce qui se faisait il y a 50 ans. « En plus de les nourrir à l’herbe, nous leur donnons des surplus de récoltes des maraîchers des alentours, des légumes et même des citrouilles », raconte Mme Levasseur.
Les éleveurs tiennent également une boutique artisanale où sont vendus leurs produits et ceux de quelques fermes avoisinantes qui intègrent des pratiques écologiques. « Quand on a créé notre entreprise en 2013, notre projet était de bâtir une ferme artisanale et de produire à petite échelle pour la famille. On voulait avoir un contrôle sur ce qu’on mangeait et avoir plus de temps à consacrer à nos animaux. » Aujourd’hui, ils souhaiteraient que leurs produits se retrouvent dans des restaurants, des boucheries spécialisées ou des néoboucheries écoresponsables.