Privé de trains, le monde agricole se tourne vers le camionnage
Aux prises avec un blocage des voies ferrées qui perdurait encore la semaine dernière, l’industrie agroalimentaire a fait appel au camionnage. Un moyen de transport qui s’avérait toutefois beaucoup plus coûteux que le train.
Les frais de transport en tourteau de soya servant à nourrir le bétail a donc grimpé radicalement, à raison de 50 $ à 100 $ supplémentaires la tonne, selon le président-directeur général de l’Association québécoise des industries de nutrition animale et céréalière (AQINAC), Sébastien Lacroix. Les meuneries qui s’approvisionnaient normalement par train se retrouvaient temporairement dans l’obligation d’aller chercher le tourteau de soya par camion en Ontario.
Malgré une situation loin d’être idéale, aucun producteur, en date du 27 février, ne se trouvait en pénurie de nourriture pour ses animaux, indiquait toutefois M. Lacroix. « Si ça perdure dans les prochaines semaines, c’est certain que ça pourrait devenir problématique, par contre. »
Porcs
Le transformateur Olymel, qui utilise normalement le service de transport Canadien National pour livrer son porc frais jusqu’à Vancouver, puis l’exporter vers le Japon par bateau, devait lui aussi conjuguer avec d’importants problèmes de logistique la semaine dernière. « Parfois, on envoie le porc directement par camion jusqu’à Vancouver, mais à l’occasion, on doit transporter la viande jusqu’en Ontario pour avoir recours à une entreprise ferroviaire qui la livre ensuite jusqu’à Vancouver. Ce système est très complexe, très coûteux et ça prend beaucoup plus de temps qu’en train », témoignait le responsable des communications Richard Vigneault, en date du 28 février. Ultimement, il craignait non seulement des pertes de viande en raison des délais plus longs de livraison, mais aussi que la réputation du Canada à l’international soit entachée sur le plan de la fiabilité.