Des producteurs dans l’incertitude pour l’accueil de TET
Les producteurs maraîchers étaient inquiets, la semaine dernière, de savoir s’ils pourraient accueillir des travailleurs étrangers temporaires (TET) dans la foulée de la pandémie de COVID-19. Dans son discours prononcé le 13 mars, le premier ministre François Legault rappelait que les voyageurs québécois de retour de l’extérieur du pays devaient se soumettre à une quarantaine de 14 jours. Il pressait également Ottawa de limiter l’entrée des étrangers au Canada.
« Si on impose éventuellement une quarantaine aux TET, ça se gère; on pourra peut-être négocier quelque chose pour les recevoir plus tôt. Mais si on ne peut pas accueillir de main-d’oeuvre de l’extérieur du tout, on ferme nos portes », soutient David Lemire, producteur de fraises et de framboises à Trois-Rivières. Celui qui embauche 44 TET par année précise que ses employés veillent non seulement aux récoltes, mais aussi à la plantation des semis pour l’année suivante.
Frileuse à l’idée de parler du problème, une productrice maraîchère requérant l’anonymat nous révélait de son côté embaucher une centaine de travailleurs étrangers par année. Son entreprise, calcule-t-elle, sera opérationnelle si elle n’en accueille que la moitié, notamment en réduisant l’acrage et le nombre de cultures, mais les impacts économiques pourraient être considérables. Si aucun travailleur ne se présente, renchérit-elle toutefois, « ce sera impossible à gérer ».
Au moment de mettre sous presse, un courriel avait été envoyé par la Fondation des entreprises en recrutement de main-d’oeuvre agricole étrangère (FERME) aux employeurs de TET leur expliquant que le système de gestion de la maind’oeuvre du ministère du Travail au Mexique avait été piraté, ce qui complexifiait d’autant plus la situation pour l’accueil de travailleurs au Canada. Les employés provenant du Mexique, pouvait-on lire, arriveront au pays comme prévu, mais « sans doute avec du retard ». Dans un communiqué à ses membres, FERME précisait par ailleurs que l’arrivée et le départ de TET en provenance du Guatemala se faisaient « comme à la normale ».
L’UPA assurait de son côté être en discussion avec le MAPAQ pour trouver des solutions en ce qui a trait aux TET, advenant que le gouvernement canadien ferme les frontières.