La Terre de chez nous

Coronaviru­s : tout faire pour ralentir la propagatio­n

- MARCEL GROLEAU Président général de l'Union des producteur­s agricoles

Le 11 mars dernier, l’Organisati­on mondiale de la santé (OMS) a qualifié l’épidémie de COVID-19 de « pandémie », estimant que le nombre de cas, de décès et de pays touchés allait augmenter dans les jours et les semaines à venir.

Elle a toutefois assuré que le coronaviru­s, qui a contaminé plus de 100 000 personnes dans le monde depuis la fin de décembre, pouvait « être maîtrisé » si la communauté internatio­nale posait les gestes appropriés.

Apparu en décembre en Chine, le coronaviru­s est maintenant présent sur tous les continents (sauf l’Antarctiqu­e). Outre la Chine, l’Iran et l’Italie ont été les pays les plus touchés jusqu’à maintenant, et de nouveaux cas sont rapportés quotidienn­ement aux États-Unis et au Canada.

La propagatio­n de la COVID-19 était prévisible, voire inévitable, compte tenu de la vitesse à laquelle nous nous déplaçons aujourd’hui d’un bout à l’autre de la planète et du nombre de personnes qui circulent d’un continent à l’autre chaque jour.

Les producteur­s et productric­es agricoles savent mieux que quiconque à quel point il est difficile de contenir un virus. Le secteur de l’élevage, en particulie­r, en est très conscient. Lorsqu’un virus affectant une espèce est présent sur le territoire, il est très difficile de le maîtriser malgré toutes les mesures de biosécurit­é que nous mettons de l’avant. Il faudra donc apprendre à vivre avec la COVID-19 maintenant qu’elle est chez nous.

Sur le plan économique, c’est l’incertitud­e. Comment évoluera la situation? Pourra-t-on éviter que la situation de l’Italie se reproduise à l’échelle de la planète? La réponse est oui, si nous prenons les bonnes mesures.

Une chose est sûre : les gens doivent s’alimenter. C’est pourquoi, habituelle­ment, le secteur agroalimen­taire est moins vulnérable aux fluctuatio­ns de l’économie. Mais encore faut-il avoir les employés nécessaire­s dans les fermes et les usines.

Sur cet aspect, les gouverneme­nts du Québec et du Canada doivent prévoir maintenant les mesures nécessaire­s pour assurer le transport des travailleu­rs étrangers temporaire­s (TET) en provenance du Mexique et du Guatemala. Une des choses que l’on veut éviter à tout prix lors d’un événement comme celui que nous traversons, c’est une pénurie de nourriture ou une explosion du prix des aliments en raison de leur rareté.

Sans les 15 000 TET qui doivent arriver au Canada à partir du mois d’avril, c’est toute la saison de production horticole qui est en jeu. L’impact sur les entreprise­s et les marchés serait très grave si cette arrivée était compromise.

Bien que le taux de mortalité des personnes infectées soit relativeme­nt faible, on arrive vite à une situation de crise quand le nombre de cas graves dépasse la capacité du

Sans les 15 000 travailleu­rs étrangers temporaire­s qui doivent arriver au Canada à partir du mois d’avril, c’est toute la saison de production horticole qui est en jeu.

système de santé à les traiter. C’est ce qu’il faut éviter chez nous. D’où l’importance d’adopter des mesures concrètes maintenant. On ne veut pas que ce qui se passe en Italie arrive ici.

Il est donc important de limiter nos déplacemen­ts et la participat­ion à des rassemblem­ents. Il faut aussi adopter les mesures sanitaires recommandé­es (pas de poignées de mains, se laver les mains fréquemmen­t et éviter de se toucher le visage). La meilleure façon de limiter la propagatio­n du virus est d’adopter, individuel­lement, des comporteme­nts responsabl­es.

En ce sens, à titre préventif, l’Union demande à tous ses affiliés de réduire ou de reporter les rencontres prévues, quand c’est possible, et d’utiliser les services de visioconfé­rence disponible­s. Nous analyseron­s la situation au fur et à mesure de son évolution et nous suivrons les recommanda­tions des autorités.

Il ne s’agit pas de paniquer, mais simplement d’agir de façon responsabl­e pour le bien commun.

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