Au-delà de la fiction, elle s’investit dans la réalité
SAINT-BASILE-LE-GRAND — La directrice artistique Louise-Marie Beauchamp, qui conçoit depuis 30 ans les décors de productions télévisuelles et cinématographiques comme Au secours de Béatrice et Unité 9, a également flirté avec l’agriculture biologique au cours des dernières années.
Elle a entre autres mis à la disposition de jeunes les terres qui bordaient sa maison de Saint-Basile-le-Grand. « L’idée était de faire vivre la réalité d’un agriculteur-maraîcher biologique en ce qui concerne la location de parcelles de terre, le partage d’infrastructures techniques et de connaissances », explique la marraine du projet appelé Marie-Bio.
« Cet incubateur d’agriculteurs aux bonnes intentions en a rebuté plusieurs qui ont connu des failles dans la mise en marché, mais on a semé une graine chez d’autres qui ont poursuivi l’aventure biologique ailleurs », confie-t-elle.
Bien que le projet d’incubateur soit en réorganisation, la directrice artistique ne baisse pas les bras. « J’ai travaillé la terre et me suis intéressée au monde de l’agriculteur québécois. Ça m’a fait comprendre à quel point c’est un métier extraordinaire. Les jeunes qui s’y aventurent avec des convictions biologiques sont pour moi les révolutionnaires d’aujourd’hui! » s’exclame-t-elle.
Louise-Marie Beauchamp Élément déclencheur
« L’agriculture est à la base de tout! » –
Malgré que la nature ait enveloppé son enfance dans son Beloeil natal, Marie-Louise n’avait pas particulièrement d’atomes crochus avec l’agriculture. C’est lors d’un séjour au Guatemala, où la conceptrice visuelle possède une auberge, qu’un déclic s’est produit. En 2011, une tempête a fait monter le niveau des rivières et des lacs, et l’eau a tout détruit sur son passage.
« En voyant les maisons se faire engloutir et les terres se désagréger, j’ai vécu concrètement les conséquences des changements climatiques. Heureusement, l’auberge a été épargnée, mais j’ai reçu comme une pulsion de contribuer à la survie de notre planète par l’agriculture biologique », explique l’énergique entrepreneure.
C’est à ce moment qu’elle a décidé de valoriser ses terres de Saint-Basile-le-Grand, aidée de son ancien conjoint et de son fils. Guidée par les techniques du jardinier-maraîcher Jean-Martin Fortier, Louise-Marie Beauchamp a misé sur une agriculture écologique à échelle humaine. Elle met en lumière ces préoccupations dans une série documentaire à venir qui s’intéressera à l’alimentation traditionnelle de divers pays, dont les produits sont toujours cultivés avec des techniques anciennes.