Le sommeil troublé d’un éleveur de sangliers
L’éleveur Nicolas Gauthier se réveille plusieurs fois par nuit en raison des dommages financiers qu’il anticipe à sa ferme à cause de la pandémie de COVID-19, qui survient dans une période de l’année où les dépenses sont habituellement à la hausse. « Mon fonds de roulement va tomber en chute libre », affirme l’éleveur de sangliers de Yamachiche, en Mauricie.
Les pertes financières sont difficiles à estimer pour l’instant, mais l’éleveur anticipe des revenus « catastrophiques » dans les prochaines semaines. De nombreux restaurants ont temporairement fermé leurs portes et annulé leurs commandes par mesure de prévention. Or, la restauration représente de 30 à 50 % du chiffre d’affaires de son entreprise. Les événements publics ainsi que la table champêtre de la ferme seront annulés pour les semaines ou même les mois à venir. Quant à l’achalandage à la boutique, faible en cette période de basse saison, il est en diminution.
Jusqu’au mois de mai, les dépenses sont triplées à la ferme en raison de la période des mises bas. Les naissances nécessitent deux fois plus de travail qu’à l’habitude pour les employés et le troupeau consomme en un trimestre la moitié de l’alimentation achetée annuellement.
Des employés, Nicolas Gauthier n’en a pas sous la main. L’un est en isolement volontaire et les deux autres, saisonniers, ne pourront être réengagés au printemps par manque de revenus. Il compte donc sur l’aide de sa conjointe, l’ancienne députée néo-démocrate Ruth Ellen Brosseau, et espère voir ses enfants, en congé scolaire, participer aux activités de la ferme.
« Les paiements seront difficiles et j’imagine que les annonces gouvernementales seront marginales pour notre secteur. [De plus], elles sont généralement octroyées aux productions traditionnelles », explique M. Gauthier.