Entre soulagement et incertitude pour l’accueil des travailleurs étrangers
Bien que soulagés de la décision du gouvernement canadien d’autoriser la venue au pays de travailleurs étrangers temporaires (TET), les producteurs demeuraient dans l’incertitude, la semaine dernière, quant à la mise en oeuvre du protocole sanitaire à appliquer.
Le 18 mars, l’Union des producteurs agricoles (UPA) a proposé à Ottawa une série de mesures strictes qu’elle s’est engagée à faire respecter par ses membres. Elle a notamment suggéré de soumettre les TET à un isolement actif de 14 jours dès leur arrivée soit à la ferme ou à l’hôtel et de regrouper ceux-ci par date d’accueil afin qu’ils n’entrent jamais en contact avec des personnes ne faisant pas partie de leur groupe durant la quarantaine. Elle a également proposé que les employeurs effectuent un suivi quotidien des travailleurs pour détecter chez eux l’apparition de symptômes et prendre leur température.
L’UPA était toujours en discussion avec le gouvernement fédéral au moment de mettre le journal sous presse afin de s’entendre sur le protocole à suivre. Selon l’attaché de presse de la ministre fédérale de l’Agriculture, Jean-Sébastien Comeau, Ottawa s’apprêtait à annoncer le 20 mars en soirée que les 60 000 TET des secteurs agricoles et agroalimentaires seraient autorisés à entrer au pays, à condition de se soumettre bien sûr à une quarantaine de 14 jours. Les détails concernant le protocole de cette quarantaine étaient toutefois encore en élaboration. Par ailleurs, des détails restaient aussi à ficeler en ce qui a trait aux fermetures des frontières au Guatemala qui compliquaient encore la venue de TET.
De petites maisons au champ
« Mes travailleurs étrangers demeurent dans de petites maisons au champ. J’ai quatre petits logements au total à Lanoraie et à Saint-Thomas. Je pourrai les isoler là sans problème. Si un travailleur tombe malade, il pourra avoir sa maison », explique Guy Champagne, producteur d’asperges dans Lanaudière, qui accueille 33 TET du Mexique chaque année. « Ça se fait, mais ça va demander beaucoup de gestion. »
Liliane Gagnon, qui possède une ferme laitière en Estrie, reçoit quant à elle quelques travailleurs du Guatemala en alternance à l’année. « J’ai un logement pour eux à la ferme où ils vivent en petits groupes, mais comme ils n’arrivent pas tous en même temps, je vois mal comment je pourrai les isoler les uns des autres si on nous demande de faire ça », témoigne-t-elle.