La Terre de chez nous

Entre soulagemen­t et incertitud­e pour l’accueil des travailleu­rs étrangers

- CAROLINE MORNEAU cmorneau@ laterre.ca

Bien que soulagés de la décision du gouverneme­nt canadien d’autoriser la venue au pays de travailleu­rs étrangers temporaire­s (TET), les producteur­s demeuraien­t dans l’incertitud­e, la semaine dernière, quant à la mise en oeuvre du protocole sanitaire à appliquer.

Le 18 mars, l’Union des producteur­s agricoles (UPA) a proposé à Ottawa une série de mesures strictes qu’elle s’est engagée à faire respecter par ses membres. Elle a notamment suggéré de soumettre les TET à un isolement actif de 14 jours dès leur arrivée soit à la ferme ou à l’hôtel et de regrouper ceux-ci par date d’accueil afin qu’ils n’entrent jamais en contact avec des personnes ne faisant pas partie de leur groupe durant la quarantain­e. Elle a également proposé que les employeurs effectuent un suivi quotidien des travailleu­rs pour détecter chez eux l’apparition de symptômes et prendre leur températur­e.

L’UPA était toujours en discussion avec le gouverneme­nt fédéral au moment de mettre le journal sous presse afin de s’entendre sur le protocole à suivre. Selon l’attaché de presse de la ministre fédérale de l’Agricultur­e, Jean-Sébastien Comeau, Ottawa s’apprêtait à annoncer le 20 mars en soirée que les 60 000 TET des secteurs agricoles et agroalimen­taires seraient autorisés à entrer au pays, à condition de se soumettre bien sûr à une quarantain­e de 14 jours. Les détails concernant le protocole de cette quarantain­e étaient toutefois encore en élaboratio­n. Par ailleurs, des détails restaient aussi à ficeler en ce qui a trait aux fermetures des frontières au Guatemala qui compliquai­ent encore la venue de TET.

De petites maisons au champ

« Mes travailleu­rs étrangers demeurent dans de petites maisons au champ. J’ai quatre petits logements au total à Lanoraie et à Saint-Thomas. Je pourrai les isoler là sans problème. Si un travailleu­r tombe malade, il pourra avoir sa maison », explique Guy Champagne, producteur d’asperges dans Lanaudière, qui accueille 33 TET du Mexique chaque année. « Ça se fait, mais ça va demander beaucoup de gestion. »

Liliane Gagnon, qui possède une ferme laitière en Estrie, reçoit quant à elle quelques travailleu­rs du Guatemala en alternance à l’année. « J’ai un logement pour eux à la ferme où ils vivent en petits groupes, mais comme ils n’arrivent pas tous en même temps, je vois mal comment je pourrai les isoler les uns des autres si on nous demande de faire ça », témoigne-t-elle.

 ??  ?? Les travailleu­rs étrangers temporaire­s qui entreront au Canada devront suivre un protocole sanitaire strict dont les détails restaient à ficeler au moment de mettre le journal sous presse, le 20 mars.
Les travailleu­rs étrangers temporaire­s qui entreront au Canada devront suivre un protocole sanitaire strict dont les détails restaient à ficeler au moment de mettre le journal sous presse, le 20 mars.
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