Un deuxième Noël… mais pas pour tous
Dany Zampini, copropriétaire de l’Abattoir Zampini situé à L’Épiphanie dans Lanaudière, dit avoir assisté à un deuxième Noël ces derniers jours grâce à ses ventes de viande d’agneau aux particuliers qui ont fait des réserves. « Les gens sont partis avec des boîtes et des boîtes. On a vendu énormément [à cause des nouvelles mesures] », affirme-t-il. Cependant, cette situation ne profite pas autant aux producteurs qui ont vu le prix de l’agneau baisser de 12 $ à 11,75 $/kg en raison de l’instabilité des marchés.
L’éleveur ovin Dominic Châtelain, de Roxton Falls en Estrie, estime avoir déjà perdu au-delà de 10 000 $ depuis le début de la crise de la COVID-19 au Québec. « Je suis sur le qui-vive. Les marchés publics sont annulés et ce sont des ventes nettes qui s’envolent en fumée », regrette-t-il.
Le président des Éleveurs d’ovins du Québec, Pierre Lessard, a bon espoir que les ventes seront au rendez-vous en prévision de Pâques, qui concorde cette année avec le ramadan, et ce, même si les mesures de distanciation sociale sont maintenues. « Même si tout le monde reste à la maison, les gens vont se payer de bons repas », estime-t-il.
Dominique Châtelain a quant à lui une vision plus pessimiste de l’avenir. « Pour les viandes de luxe, on mange la claque solide », lance-t-il, convaincu que la population aura tendance à s’approvisionner d’aliments bon marché durant les prochains mois.