De père en fils, l’eau d’érable coule dans leurs veines
Tout en diversifiant les activités de son entreprise, l’acériculteur Richard Small perpétue la tradition familiale et peut compter sur son père James pour lui donner un précieux coup de main.
SAINTE-AGATHE-DE-LOTBINIÈRE — Richard Small représente la 4e génération à exploiter le Domaine Small dans ChaudièreAppalaches. Son arrière-grand-père Patrick, issu de la vague d’immigration irlandaise de la fin du 19e siècle, y a d’abord pratiqué une agriculture de subsistance. Déjà en 1904, les Small s’improvisaient acériculteurs. « Il y a encore des traces du rond de feu où mes ancêtres faisaient bouillir l’eau d’érable à la marmite », raconte Richard, 49 ans, propriétaire depuis 2003 de la terre de 68 hectares située à Sainte-Agathe-de-Lotbinière.
De la vieille école
Malgré la retraite, son père James, 78 ans, continue de consacrer quelques heures à l’entreprise familiale. « Je suis issu de la vieille école, de celle qui a fait les sucres avec des chevaux. Si j’ai parfois de la misère à suivre mon gars, je lui fais néanmoins 100 % confiance », confie-t-il.
Au début des années 1980, peu après avoir hérité de la ferme, James a mis en place un système de tubulures dans l’érablière familiale. Cela l’a contraint notamment à déménager la cabane à sucre de manière à tirer profit de la gravité. En 2003, lors du rachat de l’entreprise, Richard en a profité pour rénover le bâtiment, lui conférant son apparence moderne.
Sur la voie de la diversification
L’actuel propriétaire du Domaine Small ne manque pas d’idées. En 2014, il est devenu l’un des rares au Québec à produire du sirop de bouleau jaune. Puis, en 2016, il a embouteillé la première cuvée de ses vignes plantées quelques années plus tôt. Aujourd’hui, son entreprise produit quatre vins biologiques.
Désormais, Richard Small caresse l’idée de commercialiser des spiritueux et s’est récemment procuré un alambic dans ce but. Du gin, de la vodka et de l’acerum, une eau-de-vie conçue à l’aide de sous-produits de l’érable, pourraient éventuellement voir le jour. Difficile à suivre, disait son paternel? « Je suis avant tout un créatif dans l’âme », conclut le principal intéressé.