Appel au calme dans le recrutement de travailleurs locaux
En réaction à l’intérêt soudain des travailleurs locaux prêts à aller aider dans les fermes dès maintenant, le président de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Marcel Groleau, en appelle au calme. « Le gouvernement envoie plein de messages pour inciter les gens à venir nous aider, mais je pense qu’il ne faut rien précipiter. On a le temps de bien faire les choses avant la période des récoltes. En ce moment, les producteurs, pour la plupart, peuvent se débrouiller en attendant la venue des travailleurs étrangers temporaires (TET). Ce sera plus vers juin qu’on aura besoin d’aide au champ », a-t-il expliqué, en entrevue avec La Terre.
Il insiste sur le fait que l’appel lancé aux Québécois par le ministère de l’Agriculture, l’UPA et l’organisation AGRIcarrières se veut complémentaire au travail qui sera effectué par les TET. Au moment de mettre le journal sous presse, on ignorait encore combien de travailleurs étrangers seraient accueillis au Québec et à quel moment. « C’est sûr qu’on pourra en recevoir, mais plusieurs incertitudes demeurent. C’est pourquoi on se prépare en amont à avoir recours à la main-d’oeuvre locale. On veut prendre le temps de former les gens, de déterminer dans quelles régions il y aura des besoins », ajoute M. Groleau, spécifiant que des discussions sont en cours avec les autorités gouvernementales pour que les professionnels en arrêt de travail en raison de la COVID-19 puissent avoir recours à l’assurance emploi tout en aidant les producteurs au champ. « Comme ça, on s’assurerait du sérieux des candidatures. Ça s’est déjà vu en 1998, après la crise du verglas. Des Québécois en arrêt étaient venus donner un coup de main dans les érablières et continuaient de retirer du chômage. »
Main-d’oeuvre disponible toute la saison?
Jointe par La Terre, Geneviève Lemonde, directrice générale d’AGRIcarrières, a confirmé que son organisation et différents centres d’emploi de la province avaient déjà reçu des appels de Québécois souhaitant aider aider les agriculteurs. « On veut s’organiser pour trouver de la main-d’oeuvre qui pourra travailler toute la saison et ça tombe bien, parce qu’on a le temps de le faire. D’ici juin, beaucoup de gens seront peut-être de retour à l’emploi, il ne faut pas oublier ça. »