Fin précoce des sucres pour un passionné de 70 ans
La saison des sucres, qui est habituellement l’un des moments forts de l’année pour l’acériculteur Jean Larose, a pris une autre tournure avec la pandémie, surtout qu’il vient d’avoir 70 ans. « Mes chums m’appellent pour venir à la cabane, mais je leur dis non, pas cette année. Notre premier ministre nous a demandé de rester chez nous, sauf que nous avions déjà commencé les sucres avant.
On fait quoi? On ramasse l’eau, mais on se tient à trois érables de distance? » se questionne M. Larose, qui exploite 800 entailles à Varennes en Montérégie avec son neveu.
Celui qui incarne toute une génération de producteurs acéricoles de cet âge a commencé par limiter au maximum les visiteurs. Les quelques personnes qui l’ont aidé à recueillir l’eau d’érable ont déversé les chaudières l’un après l’autre plutôt qu’en même temps. De plus, personne ne s’est rassemblé près de l’évaporateur lorsque sa nièce a fait bouillir l’eau. « C’est dommage, les journées finissent tôt. Habituellement, on a du fun ici, mais cette année, oublions le rhum et le réduit », se désole le passionné du temps des sucres.
Conscient qu’il était un peu hors la loi en sortant de chez lui, M. Larose a décidé à contrecoeur de mettre fin à sa production de sirop, même si les érables auraient pu couler pendant encore deux semaines. Il aura ainsi produit 190 litres au lieu des 300 habituels pour le même travail d’entaillage, de nettoyage, etc.