La Terre de chez nous

200 vaches en inséminati­on artificiel­le

- CAROLINE MORNEAU cmorneau@ laterre.ca

ROUYN-NORANDA— Chaque année, Geneviève Migneault, productric­e bovine en Abitibi, fait inséminer artificiel­lement la moitié des 400 vaches reproductr­ices qu’elle possède. Cette méthode de travail, dit-elle, lui permet d’avoir un meilleur contrôle sur la génétique de ses bêtes et de maintenir un troupeau plus docile.

« C’est rare que les producteur­s commerciau­x qui possèdent d’aussi grands troupeaux que le mien fassent autant d’inséminati­on artificiel­le parce que c’est beaucoup de travail. Mais moi, j’y vois de grands avantages », témoigne la copropriét­aire de la Ferme Complément­erre.

Écographe

Pour se faciliter la tâche, l’agricultri­ce s’est récemment équipée d’un échographe. Quarante-cinq jours après l’inséminati­on de ses taures, elle procède à une échographi­e et est capable de savoir exactement à quel moment la fécondatio­n a été faite.

« Si ma taure a été fécondée après 25 ou 45 jours, je sais qu’elle est fertile et que ça vaut la peine de la garder dans mon troupeau pour de la reproducti­on. Celles qui dépassent 65 jours, je ne les garde pas », explique-t-elle.

L’éleveuse s’est aussi munie d’un logiciel lui permettant d’effectuer un suivi serré de la vigueur des veaux à la naissance, de ceux qui ont une meilleure posture et du comporteme­nt de ses taures après le vêlage. Tous les détails sur le comporteme­nt de ses animaux à des moments précis sont compilés dans une banque de données, ce qui l’aide également à déterminer quelles bêtes valent la peine d’être gardées dans le troupeau de reproducti­on.

« Tous les ans, je garde 15 % de mes femelles. Je garde les plus fertiles et celles qui présentent la meilleure génétique pour refaire mon cheptel. Les autres, je les vends à La Coop fédérée ou dans les meuneries », explique-t-elle. Quand les veaux ne boivent pas d’eux-mêmes à la naissance ou qu’une vache perd son bébé, par exemple, l’agricultri­ce a un bon indicateur que les bêtes n’ont pas la qualité de génétique qu’elle recherche.

220 veaux en mai

En procédant à l’inséminati­on artificiel­le de 50 % de son troupeau et en faisant des injections à ses femelles pour les synchronis­er dans leur cycle, la productric­e dit avoir un meilleur contrôle sur la période de vêlage. Seulement au mois de mai, 220 veaux issus de l’inséminati­on artificiel­le et de la fécondatio­n naturelle « sortent d’un coup ». Au total, environ 350 veaux naissent jusqu’en juillet.

« Je m’arrange pour que le plus grand nombre de bêtes possible soient en chaleur en même temps afin que mes veaux soient sevrés au mois de novembre. À partir de janvier ou février, après les avoir engraissés jusqu’à 700 lb, je peux commencer à les vendre. »

« La génétique, c’est mon dada », lance l’éleveuse, qui préconise le croisement de Simmental et d’Angus. En choisissan­t elle-même les spermes de taureaux au Centre d’inséminati­on artificiel­le du Québec (CIAQ), Mme Migneault dit améliorer la performanc­e de ses animaux et s’assurer qu’ils soient suffisamme­nt rustiques et vigoureux pour le vêlage au pâturage.

Elle ajoute que ses vaches la connaissen­t bien, ce qui lui facilite la gestion du cheptel. « Je dois entrer en contact avec elles régulièrem­ent pour faire des suivis sur leurs périodes de chaleur. Elles sont très calmes. C’est donc moins dangereux pour moi. Déjà que la gestion du cycle de reproducti­on est complexe, au moins la docilité de mon troupeau m’aide à gagner du temps. »

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Geneviève Migneault possède 400 vaches reproductr­ices et en fait inséminer la moitié.
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L’agricultri­ce s’est récemment équipée d’un échographe lui permettant de savoir à quel moment précis la fécondatio­n a eu lieu après l’inséminati­on.
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