La Terre de chez nous

La laiterie Óra possède maintenant son usine de transforma­tion

- ALEXANDRE D’ASTOUS Collaborat­ion spéciale

RIVIÈRE-DU-LOUP — Trois ans après avoir sondé le marché avec son lait entier et son lait au chocolat, la Laiterie Óra poursuit son développem­ent au moyen de sa propre usine de transforma­tion depuis la mi-janvier dans le parc industriel de Rivière-duLoup, dans le Bas-Saint-Laurent.

« C’était dans nos plans dès le départ, mais on se devait d’y aller par étapes. Pour tâter le marché et mieux connaître la demande, nous avons amorcé notre transforma­tion dans les locaux du Centre de développem­ent bioaliment­aire du Québec, à La Pocatière. C’était moins pratique, car nous devions louer les installati­ons. De plus, la distance pour le transport du lait de la ferme vers l’usine était plus grande. C’était clair que nous voulions établir notre usine à Rivière-du-Loup. La Corporatio­n du motel Universel a construit l’usine selon nos plans et nous louons les installati­ons qui sont à quelques kilomètres seulement de la ferme laitière [Ferme D’Amour] », explique l’unique actionnair­e de la Laiterie Óra, Jean-Mathieu D’Amour, qui a mis en oeuvre le développem­ent de l’entreprise et qui y travaille avec sa conjointe, Kim Belzile.

Troupeau de 52 vaches

Le lait provient du troupeau de 52 vaches en lactation de la Ferme D’Amour. Il est livré à l’usine Óraw par les Producteur­s de lait du Québec.

« Comme n’importe quel agriculteu­r, je vends mon lait aux Producteur­s et comme n’importe quel transforma­teur, je le leur rachète », illustre le producteur-transforma­teur. Actuelleme­nt, environ 50 % de la production de lait du troupeau Holstein est transformé­e en lait Óra. « On vise 100 % d’ici quelques années pour l’expansion du marché et l’ajout de nouveaux produits comme le beurre », ajoute M. D’Amour.

Une idée de longue date

En 2009, Jean-Mathieu D’Amour a acquis la ferme de son grand-père. L’année suivante, il a acheté la terre du voisin. Dès lors, il a envisagé de transforme­r et de vendre son propre lait.

« Nous avons aussi un poulailler et nous faisons la vente d’oeufs à la ferme. Nos clients nous demandaien­t d’avoir du lait. Nous avons donc commencé à regarder les possibilit­és pour le faire. Nos recherches nous ont appris que ça se faisait d’utiliser son lait pour une fromagerie, mais ça n’existait pas pour du lait. Dès le départ, l’intérêt des consommate­urs était palpable et notre production est toujours en croissance. Nos produits sont maintenant offerts dans plusieurs épiceries et dépanneurs de Québec à Mont-Joli et le seront bientôt en Gaspésie grâce à une entente avec un distribute­ur », indique Jean-Mathieu D’Amour.

Jusqu’à maintenant, la Laiterie Óra s’occupait elle-même de la distributi­on de ses produits. « Nous avons un camion et un chauffeur qui se promène sur le territoire, mais ce n’était pas envisageab­le de se rendre jusqu’en Gaspésie pour des questions de distance. C’est pourquoi nous voulions une entente avec un distribute­ur. Nous sommes présents chez Metro et dans plusieurs supermarch­és IGA, Sobey’s et Super C », mentionne-t-il.

Les produits actuels comptent un lait entier non homogénéis­é « avec la crème dessus », comme le disent les consommate­urs, et un lait au chocolat fait à partir de pastilles de chocolat à 54 % achetées à la boutique Le Vrac, de Rivière-du-Loup, et non de poudre de cacao comme c’est généraleme­nt le cas. De plus en plus, les gens veulent connaître la provenance des produits qu’ils consomment.

À moyen terme, sur un horizon de cinq ans, l’objectif est d’atteindre la production optimale des installati­ons, soit 1 000 litres de lait à l’heure et d’être en activité sept jours sur sept.

« La demande est en croissance constante depuis trois ans. D’ici 12 à 15 mois, on espère transforme­r 100 % du lait de notre troupeau. Ensuite, on se tournera vers d’autres producteur­s qui partagent nos valeurs concernant le bien-être animal et l’environnem­ent », conclut M. D’Amour.

 ??  ?? L’usine reçoit du lait tous les deux jours dans ses installati­ons de conservati­on et de transforma­tion.
L’usine reçoit du lait tous les deux jours dans ses installati­ons de conservati­on et de transforma­tion.
 ??  ?? Jean-Mathieu D’Amour
Jean-Mathieu D’Amour

Newspapers in French

Newspapers from Canada