La vie agricole au temps de la COVID-19
Les écoles et les garderies sont fermées. Le gouvernement demande à la population de rester à la maison pour limiter la propagation du coronavirus. Personne n’était préparé à ça. Qu’en est-il du quotidien des agriculteurs et agricultrices en cette période historique? Comment s’effectue la conciliation ferme-famille?
Bien sûr, l’ouvrage avance moins vite, mais est-ce vraiment grave dans ce contexte exceptionnel où tout un chacun fait face au bouleversement de son quotidien? Le mot d’ordre pour tous est l’adaptation.
« On n’a pas de pouvoir sur ce qui arrive, on fait de notre mieux. Effectuer le contrôle laitier avec un bébé ou la gestion du troupeau avec des enfants, c’est un véritable casse-tête, mais une fois que c’est fait, quelle satisfaction! » raconte une maman agricultrice. La débrouillardise indiscutable des productrices et producteurs agricoles est mise à profit. Les box à veaux se transforment en parcs pour enfants et le train se fait avec les plus vieux.
« Ça ressemble à notre routine d’été », constate une autre productrice, mère de deux grands adolescents. Des parents réalisent qu’ils ont de bons jeunes prêts à donner un coup de main à la maison et dans l’entreprise agricole. Sur les blogues, on peut voir la créativité et la solidarité à l’oeuvre. Pour faire face à cette période imprévue, des parents s’échangent des trucs, tant agricoles, pédagogiques que culinaires.
Dans les circonstances, le milieu agricole comporte certains avantages. Les grands espaces où marcher et courir sont nombreux. Petits et grands peuvent certainement s’occuper davantage et trouver le temps moins long que les enfants confinés dans des appartements en ville.
De plus, en ces temps de crainte d’une pénurie alimentaire, la population perçoit davantage le privilège de l’accès à la nourriture et la valeur de ceux qui la produisent. Presque tous les services sont fermés, mais les secteurs agricoles et agroalimentaires sont à l’oeuvre. Des femmes et des hommes continuent, malgré la planète qui est en pause, de travailler pour combler un besoin essentiel de l’être humain, celui de se nourrir. Plus que jamais l’achat local prend tout son sens. Même le premier ministre québécois en a rappelé l’importance. L’incertitude reliée à l’arrivée de travailleurs étrangers pour combler la pénurie de main-d’oeuvre a été très stressante, mais le dossier avance de façon positive.
Évidemment, tout n’est pas rose. Combien de temps durera la crise? Nul ne le sait. Le temps semble s’être arrêté pour nous rappeler de nous attarder sur ce qu’il y a de bon et de beau autour de nous et sur le privilège d’être en bonne santé. En cette période d’insécurité générale, on doit se serrer les coudes. Pour le bien de tous et toutes, on doit respecter la fameuse « distanciation sociale ».
« Effectuer le contrôle laitier avec un bébé ou la gestion du troupeau avec des enfants, c’est un véritable casse-tête, mais une fois que c’est fait, quelle satisfaction! »
Le bon vieux téléphone à la rescousse
Le téléphone ou tout autre média ne transmettent pas le virus. En raison des progrès technologiques, les rassemblements virtuels sont maintenant possibles. On peut encore utiliser le bon vieux téléphone pour communiquer avec des personnes isolées qui s’ennuient. On peut aussi texter ou passer des coups de fil sans problème lorsqu’on se sent seul. On peut faire des courses pour des parents ou des voisins confinés et les laisser à leur porte.
Cela dit, si les changements provoqués par la COVID-19 sont source de stress ou de détresse, sachez que certains organismes continuent d’oeuvrer par l’entremise de leur ligne téléphonique ou des plateformes numériques. C’est le cas notamment d’Au coeur des familles agricoles (ACFA), des centres de prévention de suicide et d’autres organismes régionaux ou locaux.