Les horticulteurs ornementaux payent le prix
Plusieurs horticulteurs craignent la perte d’un revenu important en haute saison, alors que la portion ornementale de leurs activités est jugée non essentielle par le gouvernement du Québec.
Selon la directrice de la fédération Québec Vert, Luce Daigneault, au moins 100 000 plantes pourraient être perdues à court terme à travers la province en raison d’annulations de commandes de fleurs pour Pâques. « Jusqu’à nouvel ordre, la production horticole est maintenue au minimum pour garder les plantes en vie, mais les serres ne sont pas ouvertes au public », a expliqué Mme Daigneault le 25 mars, spécifiant que la portion des activités en serre destinées à la vente de plants de légumes demeurait toutefois permise, puisque ce service était considéré comme essentiel.
Le président des Producteurs en serre du Québec, André Mousseau, estime à 15 % la proportion allouée à l’alimentation dans la majorité des productions horticoles en serre. «Pour la plupart d’entre nous, l’ornemental est notre principal revenu. »
Recours au commerce en ligne
Pour s’adapter à la situation, plusieurs horticulteurs joints par
La Terre affirment s’être tournés vers le commerce en ligne, tant pour la livraison que pour la cueillette devant le magasin. « On voulait mettre la vente par Internet en place tranquillement, mais dans l’urgence du moment, on se voit obligés de précipiter les choses », témoigne Sophie Ethier, copropriétaire des Serres Lavoie, à Laval. Nicolas Bédard, de la Ferme Bédard et Blouin, à Québec, mentionne pour sa part avoir prévu une production de transplants potagers plus grande qu’à l’habitude cette saison, compte tenu de la situation. « Avec la plateforme de vente en ligne, on peut aller chercher une partie de nos revenus, mais pas tous. Dans l’ornemental, 85 % de mon chiffre d’affaires annuel se fait en mai. Si on n’ouvre pas à temps, on risque de perdre une saison », s’inquiète-t-il.