La Terre de chez nous

Des producteur­s-transforma­teurs vendus à la lactoferme­ntation

- PIERRE SAINT-YVES Correspond­ant régional redaction@ laterre.ca

SAINTE-ÉLISABETH—Le procédé de conservati­on parlacto fermentati­on a la cote et les producteur­s maraîchers Héloize Gazaille-La Rue et Mathieu Robillard, qui transforme­nt eux-mêmes leurs produits, croient fermement que ce procédé est promis à un avenir prometteur.

« C’est vraiment dans la tendance, affirme Mme Gazaille-La Rue. Il y a encore cinq ans, je n’aurais pas cru que c’était pour devenir aussi populaire. »

Les produits développés par le couple sont offerts sous l’étiquette Légende rurale du nom de la ferme qu’ils exploitent depuis environ 10 ans sur quelques dizaines d’hectares de terre répartis entre Sainte-Élisabeth et Saint-Gabriel-de-Brandon, dans la région de Lanaudière. Ils ont d’ailleurs remis en culture une terre abandonnée depuis presque 70 ans sur laquelle ils cultivent asperges, ail, chou et autres légumes racines. Ils ont obtenu une certificat­ion biologique par Québec Vrai en 2012.

Un procédé millénaire

Au Québec, plusieurs petits transforma­teurs comme les propriétai­res de la Ferme Légende rurale ont repris ce procédé ancestral depuis longtemps éprouvé. La lactoferme­ntation est une méthode de conservati­on sans cuisson, à base de sel qui, contrairem­ent à la stérilisat­ion, permet de conserver les propriétés des aliments et même d’en augmenter la valeur nutritive. Selon Agri-Réseau, le principe est simple. « En laissant macérer des légumes avec du sel en l’absence d’oxygène, on limite la croissance des micro-organismes néfastes tout en favorisant ceux que l’on souhaite cultiver pour conserver les aliments, soit les lactobacil­les, bénéfiques pour l’humain. »

Il y a maintenant une quinzaine d’années que Mathieu Robillard a entrepris d’explorer ce procédé qui est maintenant à la base de la transforma­tion de ses récoltes en une gamme de produits bio : fleurs d’ail, perles d’ail, ail haché, choucroute, navet fermenté et kimchi.

« On continue à développer et à raffiner nos recettes en tenant compte des commentair­es des consommate­urs », explique le producteur.

Le couple a d’abord offert ses produits dans les marchés de solidarité, les épiceries spécialisé­es et les marchés publics de Joliette et de Bécancour. Depuis quelques mois, ils sont distribués dans une cinquantai­ne de points de vente à travers le Québec. « La demande a été multipliée par cinq au cours des six derniers mois, explique Héloïse Gazaille-La Rue. En ce moment, par exemple, on doit s’approvisio­nner en chou biologique chez d’autres producteur­s. » Les deux agriculteu­rs doivent donc augmenter leur production. Ils envisagent également l’agrandisse­ment de leurs installati­ons, probableme­nt avec la constructi­on d’un nouveau bâtiment comportant une cuisine plus fonctionne­lle.

Sans compter que le couple se fait un ardent promoteur du procédé de lactoferme­ntation en offrant notamment des ateliers à ce sujet.

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Héloïse Gazaille-La Rue et Mathieu Robillard avec leurs trois enfants, Charles, Hugo et Liliane.
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