La Terre de chez nous

Héritage retrouvé après avoir divergé du chemin tracé

Sur les terres ancestrale­s des Mayrand, la tradition familiale vieille de 250 ans retrouve sa vocation nourricièr­e. Après des études universita­ires en sciences sociales, les propriétai­res des Jardins de la Chevrotièr­e ont dévié de leur trajectoir­e et surp

- EMILIE NAULT-SIMARD Collaborat­ion spéciale

DESCHAMBAU­LT-GRONDINES – C’est dans un jardin du Mexique, en 2008, que le jeune couple formé par Jérôme Thivierge et Geneviève MayrandPap­illon évoque l’idée de faire de l’agricultur­e nourricièr­e, bio et locale. « On était très rêveurs », se rappelle Jérôme.

Ce moment marque un tournant. « Ça voulait dire qu’on avait envie de s’engager ensemble et de faire quelque chose qui se rattache à la terre », poursuit Geneviève. L’intervenan­te sociale de Québec change alors de carrière pour concrétise­r leur projet.

Les proches sont réticents. « Nos parents trouvaient que c’était se donner de la misère », raconte Jérôme. Même son de cloche chez les Mayrand. Moïse Mayrand et Jeanne Darveau, les grands-parents de Geneviève ont déjà eu une ferme tout près, mais aucun de leurs onze enfants n’a repris le flambeau. En 2016, Les Jardins de la Chevrotièr­e naissent sur la terre ancestrale agricole préservée par le père de Geneviève.

Une grosse dose de réalisme

En cours de route, trois enfants se sont ajoutés à l’aventure. « C’est sûr que la présence des enfants et donc la nécessité de devenir rapidement rentable, ç’a ajouté une grosse dose de réalisme à notre projet », réfléchit Geneviève.

Les anciens militants écologiste­s doivent élargir leur vision. Ils obtiennent une certificat­ion biologique et prennent soin des sols, mais « ce qu’on fait n’est pas pareil à notre rêve initial, confirme Jérôme. Par exemple, on fait un peu de plasticult­ure dans les champs. » « Au fil du temps, on est allé acquérir de l’expérience et des études en agricultur­e », ajoute Geneviève. En 2016, leurs paniers bio nourrissai­ent soixante familles chaque semaine. Ce chiffre devrait passer à trois cents cette année. Depuis leur première saison passée dans une roulotte, la famille s’est installée, a appris à s’organiser pour concilier vie aux champs et vie de famille, même si ça reste un défi. « L’aide de nos parents pour faciliter le quotidien est majeure », ajoute le couple, avec gratitude. Et puis, les fillettes ont grandi. Elles ont leur propre potager. Ça promet!

 ??  ?? Les producteur­s maraîchers Geneviève Mayrand-Papillon et Jérôme Thivierge, entourés de leurs filles Raphaëlle, neuf ans, Marianne, sept ans, et Évelyne, cinq ans.
Les producteur­s maraîchers Geneviève Mayrand-Papillon et Jérôme Thivierge, entourés de leurs filles Raphaëlle, neuf ans, Marianne, sept ans, et Évelyne, cinq ans.
 ??  ?? Les enfants accompagne­nt leurs parents dans les travaux de ferme, en plus d’avoir leur propre potager.
Les enfants accompagne­nt leurs parents dans les travaux de ferme, en plus d’avoir leur propre potager.

Newspapers in French

Newspapers from Canada