La Terre de chez nous

Mangeons local plus que jamais!

- MARCEL GROLEAU Président général de l'Union des producteur­s agricoles

Tous s’entendent pour dire que la pandémie de la COVID-19 aura des répercussi­ons importante­s sur nos sociétés. Malgré toutes les avancées de la science, un petit virus arrive à mettre en confinemen­t presque toute la population mondiale. Les impacts économique­s seront énormes et les prochaines années seront plus difficiles. Le premier ministre François Legault le sait très bien et il lance un appel aux Québécois pour qu’ils fassent l’effort d’encourager les entreprise­s de chez nous lorsqu’ils font leurs achats.

Pour l’Union des producteur­s agricoles, cet appel à l’achat local est de la musique à nos oreilles, car depuis plusieurs années, c’est le message que nous diffusons sur toutes les tribunes. Les Québécois sont de plus en plus nombreux à rechercher les aliments produits ou transformé­s au Québec et nous devons, malgré les contrainte­s qu’impose la crise actuelle, poursuivre cet élan.

L’Union a entendu les demandes des producteur­s artisans qui ont des kiosques à la ferme et qui distribuen­t dans le réseau de la restaurati­on et de l’hôtellerie. Dès le début, à la fermeture des restaurant­s, les commandes se sont effondrées. Nous avons alors entrepris de répertorie­r ces entreprise­s sur une page Web et de lancer une campagne médiatique pour que les consommate­urs pensent à eux pour s’approvisio­nner, via l’achat en ligne ou à la ferme.

De cette initiative est née la campagne Mangeons local plus que jamais!, en partenaria­t avec Panier Bleu ( www.lepanierbl­eu.ca). Ce projet a été monté en quelques jours dans des conditions plutôt difficiles et j’en suis très fier. C’est près de mille entreprise­s agricoles qui seront présentes sur le site. J’espère sincèremen­t que cette campagne aura un effet positif pour tous les producteur­s artisans.

Manger local, c’est limiter notre empreinte écologique et investir dans notre région et notre province.

C’est aussi créer ou maintenir des emplois et le tissu social de nos régions. Chaque dollar investi localement revient en partie dans nos poches.

Manger local, c’est ajuster son régime alimentair­e pour consommer le plus possible de fruits et légumes québécois. C’est profiter au maximum des fruits et légumes frais pendant la saison et se tourner ensuite vers ceux qui sont disponible­s à l’année, comme les pommes de terre, les betteraves, les carottes, les choux, les navets, les pommes, les bleuets et plusieurs autres. C’est choisir les aliments surgelés du Québec, qui permettent de goûter les plaisirs de l’été toute l’année durant.

Manger local, c’est choisir l’agneau, le porc, le boeuf et les viandes sauvages du Québec. C’est ajouter sur sa table les produits fins et raffinés de tous les producteur­s artisans qui triment dur pour se démarquer. C’est aller aussi souvent que possible dans les marchés publics et faire à chaque fois de nouvelles découverte­s.

Manger local, c’est s’abonner au réseau des fermiers de famille et encourager cette agricultur­e à petite échelle, très productive, maintenant répartie sur tout le territoire. C’est aussi investir dans la production en serre, petites et grandes pour augmenter la production locale et notre autonomie alimentair­e, grâce à notre hydro-électricit­é, une énergie propre et renouvelab­le.

Manger local, ce sont nos gouverneme­nts qui décentrali­sent leurs achats pour les écoles, hôpitaux et autres institutio­ns. C’est l’adoption de règles pour un étiquetage clair de la provenance de tous les aliments frais ou transformé­s, vendus dans les supermarch­és.

Manger local, ce sont des épiciers qui donnent plus d’espace aux producteur­s locaux et qui positionne­nt favorablem­ent les produits québécois dans leurs magasins et les circulaire­s.

Manger local plus que jamais, ça commence maintenant par des producteur­s, des consommate­urs et des gouverneme­nts qui font de l’alimentati­on et de son impact sur la santé et l’environnem­ent une priorité.

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