Soutien réclamé pour les producteurs sans formation
ROUYN-NORANDA – De jeunes agriculteurs réclament l’assouplissement des critères d’admission aux programmes d’accompagnement et aux rabais destinés à la relève, afin de les rendre plus accessibles aux producteurs ne détenant pas de formation postsecondaire, mais qui ont une expérience considérable sur une ferme. La proposition a été débattue lors de l’assemblée générale annuelle de la Fédération de la relève agricole du Québec (FRAQ) au début mars et adoptée à la majorité, sans toutefois faire l’unanimité.
« Je milite pour ça depuis longtemps », témoigne Pier-Luc Henri, producteur de grandes cultures à Terrebonne et Saint-Roch-de-l’Achigan, dans Lanaudière. « J’ai acheté mes premières terres il y a dix ans. Je partais de zéro et je n’avais pas d’études, mais mes affaires vont bien maintenant et j’ai de l’expérience. Pourtant, encore aujourd’hui, je n’ai pas droit à un rabais sur mes assurances », ajoute-t-il. La Financière agricole, soulignons-le, offre un rabais de 25 % sur les contributions au programme d’assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA) à la relève suffisamment scolarisée pour obtenir une subvention à l’établissement.
Louis Forget, producteur laitier à Laval, estime de son côté que la FRAQ a pour mandat de promouvoir la formation chez les jeunes agriculteurs. L’adoption d’une telle résolution, juge-t-il, encourage le « nivellement vers le bas ». « Il existe toutes sortes de formations et de stages pas si longs que ça qui permettent d’aller chercher de l’aide financière et de l’accompagnement. Pas obligé d’étudier pendant des années pour obtenir un diplôme valable », soutient-il.
Selon des données compilées par le MAPAQ, la proportion de la relève détentrice d’un diplôme postsecondaire est passée de 74 % en 2006 à 83 % en 2016, dont plus de 50 % présente au moins une attestation d’études collégiales.