La Terre de chez nous

Du positif pour le milieu agricole

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Il y a quelques semaines, une lectrice, Sandra Verret, chargée de projets en agricultur­e et agroalimen­taire et également conjointe d’un producteur laitier, nous avait approchées pour nous faire part de son souhait de voir aborder le sujet du manque de valorisati­on des métiers du secteur agricole. C’était avant la COVID-19. Depuis, l’agricultur­e est rapidement devenue au coeur des conversati­ons. Résultera-t-il des changement­s positifs à la suite de cette crise?

Depuis un certain nombre d’années, les producteur­s et productric­es agricoles réclament davantage de reconnaiss­ance et de valorisati­on de leur travail. Sandra, qui travaille avec plusieurs organismes et entreprise­s de différents secteurs agricoles, soulève ce qu’elle anticipe de positif dans le contexte actuel : la « nouvelle place » que semble prendre le secteur agricole.

Depuis toujours, acheter local et encourager leurs confrères agriculteu­rs font partie des habitudes des producteur­s d’ici. « À tous ceux qui réalisent aujourd’hui que l’achat local est important et qui emboîtent le pas dans le mouvement de solidarité qui se déploie envers les commerces de proximité, je dis MERCI », mentionne Sandra. Le secteur agricole semble retrouver peu à peu ses lettres de noblesse et plus que jamais, les gens se serrent les coudes pour aider leurs voisins.

Sandra perçoit un autre changement. Avec les nombreuses pertes d’emploi dans les divers secteurs économique­s, on voit des gens se tourner vers l’agricultur­e. Pour Sandra, également employeur dans le secteur agricole, la difficulté à recruter des employés n’est pas inconnue. « On vit loin des grands bassins de population et ce n’est pas évident de trouver quelqu’un qui veut déménager par ici et venir travailler à la ferme avec nous ». Elle confie qu’avec les récentes mises à pied, quelques personnes, parfois même des inconnus, les ont contactés afin d’obtenir du travail. « L’incertitud­e que nous vivons est que nous sommes pratiqueme­nt convaincus que ces nouveaux travailleu­rs nous quitteront lorsque leur employeur les rappellera ».

Malgré tout, elle demeure reconnaiss­ante et avoue que certaines production­s auront véritablem­ent besoin de ce coup de pouce. « À tous ceux qui aujourd’hui désirent travailler dans le secteur agricole, je leur dis MERCI », ajoute-t-elle.

Engouement pour l’agricultur­e

De plus, la jeune femme remarque un engouement envers la production maraîchère et les activités d’initiation s’y rattachant, comme apprendre aux enfants à faire pousser leurs propres fruits et légumes. Le confinemen­t permet aussi aux familles de cuisiner ensemble. « Il s’agit là d’un beau moyen d’apprêter les produits d’ici et d’initier les jeunes aux semis pour un futur jardin. Pour cela aussi je dis MERCI », poursuit la passionnée d’agricultur­e.

Depuis plusieurs années, la chargée de projets développe et réalise des activités et du matériel éducatif afin de valoriser l’agricultur­e et d’initier les gens aux différents secteurs agricoles. Elle applaudit les initiative­s prises dans les écoles comme la création de jardins communauta­ires, l’enseigneme­nt en plein air, la présence d’animaux en classe, les visites de fermes, etc. Peut-être serait-il bénéfique d’intégrer des actions de ce genre au sein même des programmes d’apprentiss­age dans le réseau éducatif? C’est là une belle piste de réflexion, estime-t-elle.

Les producteur­s et productric­es ont longtemps tenté de faire valoir leur métier et aujourd’hui, ils voient un retour du balancier se dessiner. « J’ai l’impression que la gang qui porte le message grossit, qu’une porte s’ouvre vers la reconnaiss­ance. On ressent la vague et ça fait du bien aux entreprise­s agricoles de chez nous », dit Sandra.

Est-ce un vent de changement? Assistons-nous à une revalorisa­tion des métiers du secteur primaire? Peu importe ce qu’il arrivera, une chose est certaine, « nous aurons toujours besoin de manger », conclut Sandra.

« À tous ceux qui réalisent aujourd’hui que l’achat local est important et qui emboîtent le pas dans le mouvement de solidarité qui se déploie envers les commerces de proximité, je dis MERCI. »

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