La Terre de chez nous

Des SARM non détectés chez les poulets, mais présents dans la viande

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DRE MARIE ARCHAMBAUL­T, M.V.

Professeur­e titulaire, Faculté de médecine vétérinair­e, Université de Montréal

DRE JULIE ARSENAULT, M.V.

Professeur­e agrégée, Faculté de médecine vétérinair­e, Université de Montréal

MARIO JACQUES

Professeur titulaire, Faculté de médecine vétérinair­e, Université de Montréal

FRANÇOIS MALOUIN

Professeur titulaire, Faculté des sciences, Université de Sherbrooke

CÉCILE CROST

Coordonnat­rice, Centre de recherche en infectiolo­gie porcine, CRIPA-FRQNT

Les Staphyloco­ccus aureus résistants à la méthicilli­ne, appelés SARM, représente­nt un enjeu de santé important, pouvant causer une variété de conditions allant d’une infection superficie­lle de la peau jusqu’à des infections très sévères affectant différents organes. Ces bactéries sont résistante­s à tous les antibiotiq­ues de la famille des bêtalactam­ines, posant un défi supplément­aire pour le traitement des personnes et des animaux infectés.

Mondialeme­nt, les experts en santé publique et animale étudient ces SARM aussi bien chez les humains que chez les animaux afin de les caractéris­er et de les comparer. De plus, ces experts évaluent le risque de colonisati­on par des SARM chez différente­s espèces animales et suivent leurs profils de résistance aux antibiotiq­ues, pour savoir si la situation tend à s’améliorer ou à s’aggraver.

Les humains s’infectent habituelle­ment par contaminat­ion au sein de leur communauté ou via un séjour dans les services de santé. Beaucoup plus rarement, la contaminat­ion est associée aux animaux via un contact direct avec l’animal ou à la suite de la manipulati­on de viande. En Allemagne et au Canada, il a été démontré que les éleveurs porcins portent dans leurs voies respiratoi­res des SARM d’origine porcine, sans être malades. La présence de SARM chez le porc est d’ailleurs reconnue mondialeme­nt.

Plusieurs travaux démontrent que chez les animaux d’élevage, les SARM proviendra­ient à l’origine d’une contaminat­ion humaine, et que ceux-ci se seraient ensuite adaptés génétiquem­ent à leur nouvel hôte animal.

La prévalence des SARM dans la viande de poulet au Québec a été estimée à 1,3 %.

Dans les élevages de poulet

Afin d’estimer le risque sanitaire posé par la volaille, une équipe interunive­rsitaire du Centre de recherche en infectiolo­gie porcine et avicole (CRIPA) a voulu estimer la prévalence des SARM dans les élevages de poulet du Québec. En 2014, des échantillo­ns provenant de 200 poulets de chair issus de 38 fermes ont été prélevés sur une période de 9 mois. De plus, 309 échantillo­ns de viande de volaille provenant de commerces alimentair­es de la Montérégie ont été collectés sur une période de 6 mois en 2013. Aucun poulet n’a été détecté porteur de la bactérie SARM. Par contre, quatre échantillo­ns de viandes de poulet prélevés étaient contaminés par deux types de SARM différents, un d’origine animale dans trois commerces et un d’origine humaine dans un autre commerce, suggérant une contaminat­ion lors de l’abattage ou de la transforma­tion des viandes. La prévalence des SARM dans la viande de poulet au Québec a été estimée à 1,3 %, ce qui est similaire à celle des autres pays testés en Europe et aux États-Unis.

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Parmi 200 poulets de chair issus de 38 fermes, aucun n’a été détecté porteur de la bactérie SARM au Québec en 2014.
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