La Terre de chez nous

Du confinemen­t au rêve

- ANOUK CARON Saint-Herménégil­de, Estrie

Ce confinemen­t n’a pas mis en pause notre secteur, puisque, pandémie ou pas, tout le monde doit manger trois fois par jour. Et, pandémie ou pas, on sème au printemps, les vaches produisent du lait, les cochons engraissen­t, les brebis mettent bas et les érables coulent… Pendant ce confinemen­t, je rêve, je rêve d’une agricultur­e québécoise forte et soutenue par ses citoyens.

Je vois se dessiner l’agricultur­e de demain. Une agricultur­e moderne, en réponse aux demandes des consommate­urs qui comprennen­t l’importance de l’agricultur­e québécoise, du pouvoir local, de la force d’une nation à produire sa nourriture, de l’importance de la souveraine­té alimentair­e.

Je vois des consommate­urs qui s’ouvrent aux connaissan­ces de la terre et des techniques modernes d’agricultur­e, qui s’y intéressen­t peut-être assez pour venir y travailler. Ces mêmes consommate­urs qui réalisent l’importance et la fragilité de l’approvisio­nnement en nourriture dans cet endroit où, auparavant, la nourriture apparaissa­it par magie (voir ici une épicerie). Ces consommate­urs qui se font des potagers, ou tentent de le faire, pour réaliser que produire des légumes de qualité et en quantité suffisante pour se faire vivre n’est pas si simple.

Je vois un gouverneme­nt qui aura compris l’importance de soutenir les producteur­s agricoles de toutes les régions, d’encourager significat­ivement l’achat local et de contribuer à diminuer l’énorme fossé qui sépare consommate­urs et agriculteu­rs. Un gouverneme­nt qui prendra des moyens politiques et financiers pour aider la production et la transforma­tion afin de répondre aux besoins, et ce, tout au long des saisons.

Surtout, je vois une relève agricole profondéme­nt motivée à innover, pas prête à se décourager et à renoncer à son rêve de terres, de troupeaux, de cultures, de transforma­tion. Une relève parfois menacée par un nuage gris de doute, mais qui sait bien que la pluie est nécessaire et que s’en suit toujours le beau temps.

Je souhaite surtout que cette relève, comme moi, rêve à l’agricultur­e de demain. En ces temps de changement­s, je sens que ce rêve n’est en fait pas si loin de la réalité.

La relève se sent parfois menacée par un nuage gris de doute, mais sait bien que la pluie est nécessaire et que s’en suit toujours le beau temps.

 ??  ?? « Tant qu’il y a de la relève, il y a de l’espoir! » clame Anouk Caron.
« Tant qu’il y a de la relève, il y a de l’espoir! » clame Anouk Caron.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada