Du confinement au rêve
Ce confinement n’a pas mis en pause notre secteur, puisque, pandémie ou pas, tout le monde doit manger trois fois par jour. Et, pandémie ou pas, on sème au printemps, les vaches produisent du lait, les cochons engraissent, les brebis mettent bas et les érables coulent… Pendant ce confinement, je rêve, je rêve d’une agriculture québécoise forte et soutenue par ses citoyens.
Je vois se dessiner l’agriculture de demain. Une agriculture moderne, en réponse aux demandes des consommateurs qui comprennent l’importance de l’agriculture québécoise, du pouvoir local, de la force d’une nation à produire sa nourriture, de l’importance de la souveraineté alimentaire.
Je vois des consommateurs qui s’ouvrent aux connaissances de la terre et des techniques modernes d’agriculture, qui s’y intéressent peut-être assez pour venir y travailler. Ces mêmes consommateurs qui réalisent l’importance et la fragilité de l’approvisionnement en nourriture dans cet endroit où, auparavant, la nourriture apparaissait par magie (voir ici une épicerie). Ces consommateurs qui se font des potagers, ou tentent de le faire, pour réaliser que produire des légumes de qualité et en quantité suffisante pour se faire vivre n’est pas si simple.
Je vois un gouvernement qui aura compris l’importance de soutenir les producteurs agricoles de toutes les régions, d’encourager significativement l’achat local et de contribuer à diminuer l’énorme fossé qui sépare consommateurs et agriculteurs. Un gouvernement qui prendra des moyens politiques et financiers pour aider la production et la transformation afin de répondre aux besoins, et ce, tout au long des saisons.
Surtout, je vois une relève agricole profondément motivée à innover, pas prête à se décourager et à renoncer à son rêve de terres, de troupeaux, de cultures, de transformation. Une relève parfois menacée par un nuage gris de doute, mais qui sait bien que la pluie est nécessaire et que s’en suit toujours le beau temps.
Je souhaite surtout que cette relève, comme moi, rêve à l’agriculture de demain. En ces temps de changements, je sens que ce rêve n’est en fait pas si loin de la réalité.
La relève se sent parfois menacée par un nuage gris de doute, mais sait bien que la pluie est nécessaire et que s’en suit toujours le beau temps.