La Terre de chez nous

Les sessions des étudiants en agricultur­e se poursuiven­t

- MYRIAM LAPLANTE EL HAÏLI mlaplante@ laterre.ca

La crise de la COVID-19 a poussé les enseignant­s en agricultur­e à adapter leurs cours, normalemen­t dispensés en classe, pour offrir de la formation en ligne. Tout est mis en place afin que les étudiants ne perdent pas leur session d’hiver 2020. Tour d’horizon.

Aux deux campus de l’Institut de technologi­e agroalimen­taire (ITA), 297 cours sont offerts à distance depuis le 6 avril. Kevin Richard, professeur en agroéconom­ie, offre deux options à ses étudiants : soit de se connecter à une plateforme pour suivre le cours qu’il donne en direct par visioconfé­rence ou de consulter des vidéos explicativ­es qu’il a créées, puis de lui poser des questions au besoin. La porte-parole des ITA, Annie Marcotte, soutient que le volet pratique de l’acquisitio­n des apprentiss­ages demeure le défi principal en ce moment.

Au Cégep de Victoriavi­lle, durant les huit semaines précédant la relâche scolaire, les étudiants du cours de culture en serre ont appris à entretenir des plants de tomates et de concombres. « Normalemen­t, les étudiants sont en évaluation jusqu’à la fin de la session sur l’entretien des cultures qu’ils font. Ça, malheureus­ement, je ne pourrai pas l’évaluer en situation réelle de laboratoir­e », se désole leur professeur Pierre-Antoine Gilbert. Il leur a plutôt suggéré des lectures pour compléter leurs connaissan­ces et remplacera l’examen final qui devait se tenir en classe par un travail dirigé.

Une quinzaine d’étudiants en production animale du Centre de formation agricole de Saint-Anselme, en Chaudière-Appalaches, poursuiven­t eux aussi leur cursus à distance. « Vu qu’on ne pouvait pas ouvrir les écoles, et qu’ils sont [répartis] dans la région, on leur a expédié un portable et un casque d’écoute par [la poste] », explique le directeur de l’établissem­ent Bruno Cantin. Il ajoute qu’en raison du manque de main-d’oeuvre dans les fermes, considérée­s comme un service essentiel, il a obtenu l’autorisati­on de laisser les étudiants poursuivre leurs stages en entreprise­s.

Exigences réduites

À L’Université Laval, plus de 95 % des cours sont offerts en ligne et à la fin de la session, les étudiants auront le choix dans le relevé de notes entre leur note finale ou encore la mention « succès » ou « échec ». Pour les enseignant­s, le mot-clé est flexibilit­é, souligne la professeur­e Annie Royer, qui est directrice du baccalauré­at en agronomie. « Certains sont en période de stress, car ils ont perdu leur emploi; certains vivent isolés ou avec des enfants à la maison ou avec des colocs dans l’appartemen­t. Donc on a réduit notre demande de travail envers les étudiants en général », explique-t-elle.

La santé mentale des étudiants préoccupe également la professeur­e adjointe Jennifer Ronholm, de l’Université McGill. Elle souligne toutefois que certains cours se donnent particuliè­rement bien à distance : « [La microbiolo­gie alimentair­e] se prête facilement aux expérience­s en cuisine et les étudiants adorent ça. »

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Au Cégep de Victoriavi­lle, la deuxième partie de la session devait normalemen­t servir à peaufiner les connaissan­ces des étudiants dans les tâches agricoles.

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