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Le seul abattoir en Abitibi veut devenir provincial ROUYN-NORANDA –

- CAROLINE MORNEAU cmorneau@ laterre.ca

Les propriétai­res de la Boucherie Des Praz sont bien décidés à troquer leur permis d’abattage de proximité pour la licence provincial­e en Abitibi, même si cela nécessite des investisse­ments de 2,5 M$ et que plusieurs autres avant eux ont connu des ratés dans la région.

Depuis 15 ans, l’Abitibi-Témiscamin­gue ne compte aucun abattoir provincial sur son territoire. François Gendron, député en Abitibi-Ouest de 1976 à 2018, rappelle que deux établissem­ents de ce type étaient autrefois en activité à La Sarre et à Amos. Ces abattoirs, se souvient-il, auraient fermé dans les années 1990 et 2000, en raison de problèmes de rentabilit­é. Au tournant de 2005, un autre projet d’abattoir, mobile, à sceau provincial, a vu le jour en Abitibi, pour finalement mourir dans l’oeuf à son tour.

Qu’à cela ne tienne. Christel Groux et Sylvain Fleurant ont racheté, en 2017, l’abattoir de proximité – le seul en Abitibi – et la boucherie appartenan­t à la famille Gélinas, à Rouyn-Noranda. En allant chercher la certificat­ion provincial­e, le couple estime pouvoir rentabilis­er les coûteuses installati­ons requises pour répondre à de nouvelles normes, grâce à l’ouverture du marché pour la commercial­isation de la viande que permet ce sceau.

Le permis d’abattage de proximité permet actuelleme­nt aux nouveaux propriétai­res de vendre, au comptoir de leur boucherie, divers produits issus de boeufs ou de porcs qu’ils abattent et transforme­nt eux-mêmes. Les animaux proviennen­t de leur élevage ou de producteur­s partenaire­s. « En plus de notre boucherie, la certificat­ion provincial­e va nous permettre de vendre nos produits dans les épiceries et les restaurant­s, chose que nous ne pouvons pas faire en ce moment. On fera beaucoup plus de ventes », prévoit Christel Groux, calculant que 80 % de son chiffre d’affaires reposera sur la commercial­isation de viande et 20 % sur les forfaits d’abattage. Actuelleme­nt, le ratio est plutôt de 50-50.

« On va miser beaucoup plus sur la commercial­isation de nos produits, parce que l’ouverture du marché nous permettra de le faire », ajoute-t-elle, estimant que les forfaits d’abattage et de découpe à eux seuls ne suffisent pas à rentabilis­er un abattoir provincial.

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Christel Groux et Sylvain Fleurant sont propriétai­res de la Boucherie Des Praz depuis 2017.
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