La Terre de chez nous

166 TET dans « son » avion

- CAROLINE MORNEAU cmorneau@ laterre.ca

Guy Pouliot a pris les grands moyens pour ne pas manquer de main-d’oeuvre cette saison. Le producteur de petits fruits de Saint-Jean-de-l’Île-d’Orléans a entrepris ses propres démarches et a assumé les frais pour réserver un vol nolisé en provenance du Mexique, le 11 avril, avec

166 travailleu­rs étrangers temporaire­s (TET) à bord.

« Normalemen­t, à ce temps-ci de l’année, j’ai déjà 95 travailleu­rs pour planter. Cette saison, non seulement je n’en manque pas, mais j’en ai même

15 de plus qu’à l’habitude », témoigne le copropriét­aire de la Ferme Onésime Pouliot.

Des 166 TET qui se trouvaient à bord de l’appareil, 110 sont venus s’installer à sa ferme. Les 56 autres ont été accueillis par d’autres producteur­s avec qui M. Pouliot fait affaire, car ce dernier détient, en plus de sa ferme, sa propre agence de liaison et de recrutemen­t de travailleu­rs étrangers. L’agriculteu­r a d’ailleurs lui-même sollicité tous les passagers de l’avion personnell­ement, la plupart travaillan­t pour lui depuis plusieurs années. « Je vais au Mexique une fois par année pour en recruter des nouveaux que je passe en entrevue aussi. Notre ferme est probableme­nt celle qui a le plus haut taux de travailleu­rs arrivés au Québec », estime-t-il.

140 000 $ à un courtier

Dès que le Mexique a autorisé le départ des TET, le producteur de fraises, de framboises, de bleuets et de patates douces a pris contact avec un courtier afin qu’il lui trouve une compagnie aérienne capable de réserver un vol nolisé pour ses travailleu­rs aux alentours du 11 avril. Le service lui a coûté 140 000 $. « C’est un peu épeurant de verser autant d’argent à un courtier d’un coup, mais ça a marché et je n’ai rien eu à gérer de ce côté-là », raconte celui qui a finalement obtenu sa réservatio­n d’une compagnie aérienne mexicaine dans les temps prévus, pour un transport direct, du Mexique vers Montréal.

Il précise que n’importe qui peut faire ses propres démarches pour faire venir un vol nolisé de travailleu­rs étrangers malgré la crise actuelle, à condition de prévenir les autorités concernées et de fournir la paperasse requise. « Les organismes intermédia­ires comme FERME sont des facilitate­urs. C’est pour ça que la majorité des producteur­s passent par eux. Ils ne veulent pas se casser la tête », explique-t-il.

Une fois le vol réservé, M. Pouliot a dû contacter tous ses travailleu­rs pour leur confirmer quand se présenter à l’aéroport. Il a aussi fourni les noms des passagers de l’appareil à son courtier, contacté le gouverneme­nt du Mexique pour qu’il remette les contrats de travail aux TET, et avisé à la fois le ministère de l’Agricultur­e du Québec, les ministères fédéraux concernés ainsi que d’autres organismes de l’arrivée de l’avion.

À l’atterrissa­ge, une fois les contrôles sanitaires effectués, sept autobus remplis à la moitié de leur capacité, afin de respecter les règles de distanciat­ion physique, ont amené les TET de Montréal vers Québec. Des arrêts étaient effectués aux différente­s fermes qui les attendaien­t. « Au total, j’en ai 240 normalemen­t pour la période des cueillette­s. Je vais probableme­nt refaire le processus plus tard cette saison », affirme Guy Pouliot.

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Le producteur maraîcher Guy Pouliot est allé chercher ses TET à l’aéroport en personne.
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Sept autobus attendaien­t les travailleu­rs à l’aéroport de Montréal pour les amener vers Québec.
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Guy Pouliot
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