L’avenir de l’agriculture au Québec
Il faudra se demander pourquoi c’est rendu si difficile de s’établir en agriculture et que l’accès à la terre est quasi impossible. En collaboration avec la Fédération de la relève agricole du Québec
Une fenêtre sur le quotidien de jeunes de la relève agricole s’ouvre avec cette chronique. Désireux de valoriser leur métier, une dizaine d’entre eux prendront la plume à tour de rôle au cours des prochaines semaines.
Le Québec ne fait que commencer progressivement sa sortie vers le déconfinement. Beaucoup de questions restent encore sans réponse dans tous les domaines. Plusieurs producteurs font face à une longue période d’incertitude quant à l’agriculture de demain. Dans la prochaine année, il sera primordial de se pencher sur la question de ce que nous voulons en tant qu’agriculteurs et comment nous voulons rendre nos produits de qualité accessibles aux consommateurs à juste prix pour les deux parties. Avec la campagne et le mouvement actuel de manger local, il y aura selon moi plusieurs leçons apprises ainsi que des changements à apporter à notre société et notre façon de consommer.
Les fermes d’aujourd’hui ont grossi et sont plus performantes. Nous faisons plus avec moins. Si nous reculons de 50 ans, nous avions plus que le double de fermes qui nourrissaient le Québec avec des systèmes de mise en marché différents d’aujourd’hui. Il faudra se demander pourquoi c’est rendu si difficile de s’établir en agriculture et que l’accès a la terre est quasi impossible. Je crois qu’il sera primordial d’encourager encore plus les jeunes à se lancer en agriculture et de les soutenir en achetant local et en circuit court. En payant directement au producteur, on encourage un jeune entrepreneur d’ici, pas un intermédiaire.
La richesse d’un peuple, c’est son économie. La base première de cette économie, c’est l’agriculture. Ça fait partie des besoins essentiels de la vie, c’est-à-dire dormir, respirer, boire, manger et se reproduire. Cette crise nous aura peutêtre permis de nous ouvrir les yeux pour travailler ensemble afin de remodeler la façon dont les Québécois consomment. L’accès à la terre encore extrêmement difficile pour une relève qui doit s’établir à partir de rien n’empêche pas certain de s’installer à petite échelle et de revenir au concept d’il y a 50 ans. Une agriculture en circuit court qui vise à faire de la vente directe et à établir un contact avec le consommateur en lui expliquant véritablement ce qu’il mange et comment, avec amour et passion, l’agriculteur cultive ses produits.