Un explorateur à la ferme
RIMOUSKI – Avant de rallier le pôle Nord et le pôle Sud ainsi que d’escalader l’Everest, c’est dans les champs que Bernard Voyer a fait ses premiers voyages.
L’explorateur est né et a grandi à Rimouski. Son père, qui était agronome, l’amenait avec lui visiter des fermes pendant les fins de semaine et les congés scolaires. Quand ses parents prenaient des vacances à l’extérieur, c’était à la ferme de son oncle, à Saint-Alexandre-de-Kamouraska, que le jeune Bernard allait se faire garder.
Là-bas, il contribuait aux travaux de la ferme. « J’en ai passé des vacances à courir le troupeau de vaches le matin! » s’exclame-t-il. M. Voyer se remémore en souriant ce jour où, après s’être levé à l’aube, il avait traversé la route pour faire rentrer à l’étable les vaches qui se trouvaient en pâturage. Son oncle n’avait pas été content.
Le jeune Bernard aimait faire les foins avec lui. Le foin était ramassé à la fourche et déposé en tas sur une plateforme tirée par un tracteur. « On embarquait sur le tas comme on voit dans les films », raconte M. Voyer. Parfois, l’oncle asseyait son neveu sur le siège du tracteur à ses côtés et lui laissait tenir le volant.
« Sans le savoir, mon père a été mon premier professeur en écologie et en environnement. Il avait un amour inconditionnel de la nature. »
Quête de l’horizon
La famille Voyer avait aussi un chalet dans le secteur RocherBlanc, de Rimouski. Bernard associe ses présences là-bas à la quête de l’horizon. Assis sur la branche d’un arbre, il observait la Côte-Nord. « Le ciel et la mer se touchaient et je me demandais ce qu’il pouvait bien y avoir là-bas », raconte le conférencier.
Il arrivait aussi que son regard se perde sur la silhouette de l’île Saint-Barnabé, en face de Rimouski, qu’il imaginait remplie de trésors. Déjà avec sa fibre d’explorateur, il aurait voulu s’y rendre à l’époque, mais ses parents refusaient. Lorsque l’occasion lui fut proposée plus tard, Bernard Voyer a préféré ne pas y aller. « Ce fut mon premier projet d’expédition et quand je fermerai les yeux, ce sera le seul que je n’aurai jamais fait », exprime-t-il.
Bernard Voyer avait 15 ans quand sa famille a déménagé à Saint-Hyacinthe. Son père, de qui il tient son grand respect pour l’agriculture et pour la terre, venait d’être embauché comme professeur par l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA). Un nouveau volet de la vie rurale s’offrait alors au futur explorateur : la visite des expositions agricoles.