La Terre de chez nous

Un milieu branché au quotidien

- MYRIAM LAPLANTE EL HAÏLI mlaplante@ laterre.ca @MyriamLapl­anteE Aveclacoll­aborationd­eJosianneD­esjardins, deMartinMé­nardetdeCa­rolineMorn­eau

Le 12 mai, 9h32. C’est l’heure. Le ministre de l’Agricultur­e du Québec, André Lamontagne, prend le téléphone pour joindre la conférence téléphoniq­ue qu’il anime tous les jours, ou presque, depuis maintenant deux mois. Ce matin-là, la conversati­on est déjà entamée entre les six représenta­nts de la chaîne agroalimen­taire et les trois attachés politiques de son cabinet. Le directeur général de l’Union des producteur­s agricoles, Charles-Félix Ross, est justement en train d’exprimer les craintes des producteur­s face à une éventuelle interdicti­on de faire de l’autocueill­ette, sujet sur lequel il compte demander des précisions au ministre. Après les salutation­s usuelles, le tour de table quotidien peut commencer.

Ce matin-là, la directrice du Conseil de la transforma­tion alimentair­e du Québec, Sylvie Cloutier, est particuliè­rement préoccupée par les enjeux de maind’oeuvre dans les usines de la province et demande si l’annonce concernant le site de recrutemen­t de la filière, baptisé À la table, sera bientôt faite. Elle raconte par la suite à LaTerre que ces appels quotidiens n’ont pas pour objectif d’établir des stratégies ou les pires scénarios à anticiper. Les membres de l’industrie et du gouverneme­nt se parlent pour solutionne­r des problèmes du « daytoday », dit-elle.

Par exemple, lorsque l’euthanasie de poussins et d’oeufs ont fait les manchettes récemment, le sujet a été évoqué à la réunion, illustre pour sa part le vice-président principal des affaires coopérativ­es, institutio­nnelles et développem­ent durable chez Sollio Agricultur­e, Stéphane Forget. Il ajoute que « tout est fait » en ce moment pour ne pas en arriver au même point dans la filière porcine à cause du retard dans les usines de transforma­tion québécoise­s.

D’ailleurs, selon le ministre Lamontagne, l’un des moments marquants de ces rencontres quotidienn­es a été la mise en place de protocoles sanitaires dans les abattoirs après la fermeture de l’usine d’Olymel à Yamachiche. « Dans toute la crise, [réussir] à avoir des gestes concrets [comme les protocoles] qui ont collé à la réalité des usines, c’est un des accompliss­ements qui a été significat­if », souligne-t-il.

Lorsque le gouverneme­nt a interdit le déplacemen­t interrégio­ns à l’aube de la période des semis, c’est du transport que le président-directeur général de l’Associatio­n québécoise des industries de nutrition animale et céréalière, Sébastien Lacroix, Lacro s’est inquiété. « Le transport, c’est majeur. ur. Nous, on voyait les camionneur­s aussi importants tants que [...] les infirmière­s dans le sysystème de santé », dit-il. M. Lacroix x a ainsi pu obtenir un décret dérogatoir­e sur le poids des camions en période de dégel, plus chargés qu’à l’habitude pour combler le manque de camionneur­s.

À la suite de e ces appels, le conseiller aux relations gouverneme­ntales pour le Conseil canadien du commerce au détail, Francis Mailly, est fier d’avoir vu émerger le projet de maillage entre producteur­s et détaillant­s pour faire face à la fermeture des hôtels, des restaurant­s et des institutio­ns. De son côté, le directeur des affaires publiques et gouverneme­ntales de l’Associatio­n des détaillant­s en alimentati­on du Québec, Stéphane Lacasse, estime avoir ainsi pu sensibilis­er la filière à l’augmentati­on des frais liés à l’utilisatio­n plus fréquente des cartes de crédit dans les commerces et épiceries.

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Charles-Félix Ross Stéphane Lacasse Francis Mailly Sylvie Cloutier André Lamontagne Stéphane Forget
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