La Terre de chez nous

Un couple d’intellectu­els qui cultive des valeurs familiales

- MAXIME BILODEAU Collaborat­ion spéciale

Avec en poche un doctorat en chimie physique, le producteur maraîcher Timothé Croteau suit les traces agricoles paternelle­s. C’est dans le décor bucolique d’Inverness, au Centre-du-Québec, que sa complice Virginie Doucet et lui élèvent leurs trois filles, tout en étant de fiers fermiers de famille.

INVERNESS – La passion de Timothé Croteau pour le travail de la terre prend racine dans sa petite enfance. Il a passé les cinq premières années de sa vie sur une exploitati­on de fraises et framboises biologique­s gérée par son père, qui a néanmoins fini par délaisser ce métier.

« C’était assez pour marquer l’esprit de Timothé de manière durable. Par la suite, il a continué à cultiver ce rêve dans ses temps libres, même s’il a longtemps pensé qu’il ne pouvait en faire son gagnepain », explique sa conjointe Virginie Doucet, qui, de son côté, n’a pas été élevé dans un environnem­ent agricole.

Le couple a longtemps gravité dans l’univers universita­ire et cumule plusieurs années de scolarité avancée. Timothé détient un doctorat en chimie physique (volet environnem­ent), tandis que Virginie a fait des études universita­ires de troisième cycle en littératur­e.

À la fin de leurs longs séjours respectifs sur les bancs d’école, ils ont pourtant préféré acquérir une terre de 22 hectares dans le Centre-du-Québec dans le but d’y mettre sur pied un projet de maraîchage biologique. Les Jardins d’Inverness sont ainsi nés.

À échelle familiale et humaine

Le désir de s’ancrer les deux pieds dans du concret, grâce à un travail physique, a motivé le couple d’intellectu­els à se lancer dans cette aventure en 2011. Ça, et la volonté de pratiquer une agricultur­e à échelle familiale et humaine.

« Nous élevons nos trois petites filles sur la ferme, nous sommes très proches de notre poignée d’employés, des centaines de gens comptent sur nous pour se nourrir année après année... Le concept de fermiers de famille prend tout son sens; nous le vivons au quotidien », affirme l’agricultri­ce.

La famille Croteau-Doucet fait pousser une quarantain­e de variétés de légumes et de fruits certifiés biologique­s par année sur une parcelle d’environ un hectare. À ses yeux, cette agricultur­e bio-intensive comporte plusieurs avantages, comme de ne pas nécessiter d’engrais de synthèse, de pesticides ou d’herbicides chimiques ni de mécanisati­on importante.

Une nouvelle serre, la deuxième des Jardins d’Inverness, est récemment venue s’ajouter aux actifs de la ferme maraîchère. L’abri de verre de 35 pieds par 105 permettra entre autres d’allonger la saison de distributi­on de paniers biologique­s. « Nous gagnerons quelques semaines au printemps et à l’automne, au plus grand plaisir de nos abonnés », conclut Mme Doucet.

 ??  ?? Timothé Croteau et Virginie Doucet ont lancé leur ferme maraîchère à Inverness, au Centre-du-Québec, où ils sont devenus fermiers de famille avec leurs trois filles.
Timothé Croteau et Virginie Doucet ont lancé leur ferme maraîchère à Inverness, au Centre-du-Québec, où ils sont devenus fermiers de famille avec leurs trois filles.
 ??  ?? Les paniers biologique­s distribués par la famille nourrissen­t quelque 200 foyers des alentours de Plessisvil­le, de Victoriavi­lle et de Thetford Mines.
Les paniers biologique­s distribués par la famille nourrissen­t quelque 200 foyers des alentours de Plessisvil­le, de Victoriavi­lle et de Thetford Mines.

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