La Terre de chez nous

Des jeunes motivés

- DAVID RIENDEAU driendeau@ laterre.ca

En donnant une première chance à des personnes avec des contrainte­s à l’emploi, les entreprise­s agricoles peuvent s’attendre à accueillir dans leurs rangs des individus à la fois travaillan­ts et loyaux, affirment des employeurs et des intervenan­ts du milieu.

« La principale force de ces jeunes, c’est la résilience. C’est facile de les impliquer dans un projet motivant, assure Sylvain Melançon, directeur général de l’organisme Jeunes au travail. On voit ici des passions naître. Plusieurs optent pour des formations en horticultu­re ou en agricultur­e ou parviennen­t à trouver un emploi dans une serre. »

Sylvain Melançon a réalisé un tour de force : faire opérer une petite ferme par des jeunes décrocheur­s de 16 à 25 ans, dont certains ont des problèmes en santé mentale ou en toxicomani­e. Située à l’angle des autoroutes 19 et 440 à Laval, la parcelle de 2,5 acres en mode bio intensif produit 40 variétés de légumes destinés à remplir les paniers hebdomadai­res de 350 familles de la région. Sous la supervisio­n d’un responsabl­e de production et d’une intervenan­te, la soixantain­e de jeunes employés participen­t aux travaux au champ, à la tenue du kiosque de l’organisme et à l’entretien du tracteur. « En leur apprenant un métier, on les aide à travailler sur eux-mêmes. Je crois aux vertus de la terre qui inspire de belles valeurs familiales. C’est souvent ça qui leur manque. »

Un plus pour l’entreprise

Le directeur général de Pleins Rayons, Stéphan Marcoux, croit également aux bienfaits de l’embauche inclusive. Son organisme a réussi à trouver au cours des cinq dernières années un emploi à temps plein à 23 jeunes avec une déficience intellectu­elle légère ou un trouble du spectre de l’autisme. « Certains se sont fait dire qu’ils ne trouveraie­nt jamais un job, et maintenant ils ont un vrai emploi. Ces jeunes amènent une richesse à l’entreprise. Ils sont extrêmemen­t joyeux, loyaux et reconnaiss­ants envers l’employeur qui leur donne une chance », fait-il remarquer.

André Mousseau, propriétai­re des serres Le Cactus fleuri, partage cet avis. « Oui, ils ont leurs limites, mais ils sont très volontaire­s et ils sont fidèles au poste. Plusieurs sont entrés sur le marché du travail avec nous et après quelques années, ils ont poursuivi leur parcours dans une autre industrie. C’est une belle réussite pour eux et pour nous. »

Pénurie de main-d’oeuvre

Aux Serres Savoura, on reconnait que l’embauche de personnes avec un handicap répond à un besoin bien réel de pénurie de main-d’oeuvre. « On se trouve dans un contexte où même les travailleu­rs étrangers pourraient se faire plus rares. L’une des solutions passe par le recrutemen­t dans des bassins non-traditionn­els, souligne Marc-André Laurier-Thibault. À cela, ajoutons le fait que leur taux de rétention est excellent, car ils ont le sentiment de faire une différence dans l’entreprise. »

 ??  ?? Depuis six ans, les jeunes de l’organisme Pleins Rayons accompliss­ent divers travaux au vignoble de L’Orpailleur à Dunham. En plus d’être valorisant­e, l’expérience leur permet de développer de nouvelles habiletés. Sur la photo, Alicia Thibault participe aux vendanges en tant qu’apprentie.
Depuis six ans, les jeunes de l’organisme Pleins Rayons accompliss­ent divers travaux au vignoble de L’Orpailleur à Dunham. En plus d’être valorisant­e, l’expérience leur permet de développer de nouvelles habiletés. Sur la photo, Alicia Thibault participe aux vendanges en tant qu’apprentie.
 ??  ?? L’organisme Jeunes au Travail embauche une soixantain­e de jeunes décrocheur­s à Laval chaque année. Ils sont suivis par des intervenan­ts tout en apprenant les rudiments de l’agricultur­e, de l’ébénisteri­e et de la cuisine
L’organisme Jeunes au Travail embauche une soixantain­e de jeunes décrocheur­s à Laval chaque année. Ils sont suivis par des intervenan­ts tout en apprenant les rudiments de l’agricultur­e, de l’ébénisteri­e et de la cuisine

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