La demande en vins d’ici bondit à la SAQ
L’appel du gouvernement Legault à acheter local pendant la crise de la COVID-19 a visiblement été entendu par les oenophiles, car les ventes de vins d’ici à la Société des alcools du Québec (SAQ) ont explosé de 60 % en avril.
Depuis quelques semaines, on peut voir des bandeaux promotionnels des produits Origine Québec sur le site Web de la société d’État. En fait, la crise a permis de « devancer » certaines actions qui étaient déjà prévues, soutient Linda Bouchard, responsable des communications à la SAQ. « On voulait que le repérage se fasse plus rapidement et le site est vraiment devenu populaire [avec les commandes en ligne]. Les gens veulent les produits du Québec », rapporte-t-elle.
Cette augmentation subite des ventes a même entraîné plusieurs ruptures de stock, qui tendent toutefois à se résorber depuis les derniers jours.
Dans une lettre envoyée au Conseil des vins du Québec (CVQ) à la fin mars, la SAQ indiquait effectuer une vigie hebdomadaire de l’évolution des ventes des produits d’ici et veiller à regarnir les inventaires dans les centres de distribution. Mme Bouchard indique à cet effet que les quarts de travail ont été revus pour mieux approvisionner les succursales.
Au CVQ, on sent que la société d’État a enfin réussi à mettre de l’avant le fruit du travail de leurs artisans. Et que les résultats sont au rendez-vous, plus que jamais. Mais selon le nouveau président, Louis Denault du vignoble Sainte-Pétronille à l’île d’Orléans, cet effort arrive un peu trop tard. « Ils ont beau dire qu’on est plus présents, mais il faut continuer à se battre tout le temps », s’est-il limité à dire, lorsque contacté par La Terre en avril.
Pas de pénurie malgré tout
Michel Robert, du vignoble Coteau Rougemont, se réjouit de l’engouement soudain pour ses vins à la SAQ. « C’est comme si on était à la SaintJean-Baptiste lorsqu’il y a des promotions pour les produits Origine Québec, mais sans les promotions », témoigne-t-il.
Même s’il a écoulé une grande partie de ses stocks plus rapidement que prévu, le vigneron n’entrevoit pas de pénurie de son côté. « Pour les blancs et les rouges, on va être serrés, mais je pense qu’on va pouvoir faire l’année au complet », souligne M. Robert.
Du côté du Vignoble Rivière du Chêne à Saint-Eustache, le producteur Daniel Lalande a connu une croissance soutenue de ses ventes au cours des dernières années, de l’ordre d’environ 10 %. Mais en avril, il a vendu au moins 5000 bouteilles de plus qu’à l’habitude pour cette période de l’année.
Dès le début de la crise, ce dernier a également ouvert une boutique en ligne, où les clients remplissent un formulaire pour passer leur commande. Les employés effectuent ensuite la transaction par téléphone.
Par ailleurs, mentionnons que les spiritueux et cidres du Québec ont également eu la cote en avril à la SAQ. La catégorie dans laquelle ils font partie (incluant les vins) a connu une augmentation de 45 % de ses ventes, le mois dernier.