La Terre de chez nous

La perle rare dénichée grâce au parachute

- MAXIME BILODEAU Collaborat­ion spéciale

EAST BROUGHTON — Éric Lessard ne suffisait plus à la tâche. À la suite de l’acquisitio­n de la terre de son voisin immédiat en 2018, la production de sa ferme laitière est passée du jour au lendemain de 55 à 100 kilos-jours. Plus que jamais, il avait besoin d’une paire de bras supplément­aire pour son exploitati­on de 190 têtes en stabulatio­n libre.

« La longueur du délai d’embauche d’un travailleu­r étranger me découragea­it. J’étais donc prêt à faire une dernière tentative afin de recruter un Québécois, même si j’avais été refroidi par des tentatives infructueu­ses par le passé », raconte le producteur laitier.

En tant qu’ancien président du Groupe Conseils Agricoles de Beauce-Frontenac, il est en outre très conscient des enjeux relatifs à la rétention de la main-d’oeuvre. « Je suis quelqu’un qui aime bien faire les choses. Il n’était pas question de recommence­r un processus d’embauche quelques mois plus tard », dit-il.

Comprendre ses forces

À l’automne 2019, Éric Lessard cogne donc à la porte de la Fédération de l’Union des producteur­s agricoles (UPA) de la Chaudière-Appalaches pour solliciter de l’aide.

« J’ai commencé par lui faire prendre conscience en quoi sa ferme est attractive. Rapidement, il a identifié l’ambiance de travail plaisante, le respect et l’humour comme des forces de son entreprise », explique la conseillèr­e en ressources humaines Audrey Dallaire. Au bout de cet exercice, une offre d’emploi a été rédigée, puis diffusée.

Pour l’anecdote, cette dernière était accompagné­e d’une photo d’Éric sautant en parachute et coiffée du slogan « Saute avec moi dans la production laitière ». « Ça envoie un message clair sur qui je suis : je travaille pour bien vivre, pas le contraire », se souvient le principal intéressé.

La stratégie fait mouche : une vingtaine de candidats déposent une offre d’emploi.

Sur le lot, la moitié sont convoqués en entretien d’embauche. « Encore une fois, j’ai reçu une précieuse aide pour structurer ces entrevues. Il y a plus que deux ou trois questions à poser! » constate M. Lessard.

Un match parfait

Au final, Éric Lessard embauche une candidate d’East Broughton même, environ un mois après avoir entamé ses démarches en ce sens. « C’est une travailleu­se compétente et fiable qui inspire confiance. En plus, elle possède une expérience en inséminati­on, ce qui se traduit par des économies de plusieurs milliers de dollars par année », explique-t-il.

Depuis, les attentes sont comblées de part et d’autre; l’employée et l’employeur sont satisfaits à 100 %. « Éric a fait preuve de sérieux tout au long du processus. Ce n’est pas rien; la rareté de la main-d’oeuvre peut pourtant amener à agir de manière précipitée et à retenir les services du premier venu », conclut Audrey Dallaire, de la Fédération de l’UPA de la ChaudièreA­ppalaches.

La Ferme Éric Lessard a été sélectionn­ée par le Centre d’emploi agricole de la Fédération de l’UPA de la Chaudières-Appalaches pour représente­r le sud de cette région dans le cadre de Ma ferme, mon monde, source d’inspiratio­n en gestion des ressources humaines, une initiative d’AGRIcarriè­res.

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Éric Lessard et sa famille ont misé sur l’originalit­é pour attirer leur future employée.
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