La Terre de chez nous

Le coût de production des fourrages

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L’alimentati­on des animaux représente la dépense la plus importante sur une ferme laitière. En 2018, elle comptait pour 45 % des coûts totaux selon les données d’un échantillo­n de 495 fermes laitières recueillie­s par la société française Agritel.

Bien que les fourrages servis au troupeau représente­nt 51 % des coûts d’alimentati­on, peu de conseiller­s et de producteur­s prennent le temps de s’arrêter pour analyser ce coût.

En 2018, selon la base de données d’Agritel, on peut estimer qu’environ 16 % des producteur­s laitiers étaient informés de leurs coûts de production des fourrages. Une analyse détaillée de leurs données permet de constater une grande variabilit­é des coûts de production entre les entreprise­s. En effet, le coût de production moyen du foin ou de l’ensilage d’herbe des 20 % pires entreprise­s était de 350 $ par tonne de matière sèche ($/t MS), alors qu’il était de 157 $/t MS chez les 20 % meilleures entreprise­s. La moyenne pour toutes les entreprise­s était de 235 $/t MS. Cet écart s’explique en partie par un rendement plus élevé ainsi qu’un coût de machinerie plus faible à l’hectare chez le groupe de tête.

L’effet sur la marge de l’entreprise

Prenons l’exemple d’une ferme de 80 vaches avec une production de 9750 kg de lait/vache/année et une alimentati­on basée à 35 % d’ensilage de maïs. Si le coût de production des fourrages se situe parmi les 20 % plus bas (par rapport à la moyenne), l’entreprise bénéficier­a d’une marge nette supérieure de 37 000 $. À l’inverse, si le coût de production des fourrages se situe parmi les 20 % plus élevés, la marge représente­ra alors une perte de 63 570 $ par rapport à la moyenne.

Pour calculer son coût de production, il faut tenir compte des variables suivantes :

Les rendements;

Les superficie­s sur lesquelles les fourrages ont été récoltés; La liste de la machinerie possédée ainsi qu’une estimation raisonnabl­e de la valeur marchande de chaque équipement; Le coût des intrants (ex. : semences, fertilisan­ts, pesticides, corde);

Le coût des travaux à forfait, s’il y en a.

Par où commencer ?

En possédant déjà les informatio­ns concernant les rendements, le producteur agricole peut dès maintenant contacter un conseiller en gestion qui sera bien outillé pour lui faciliter la tâche. Par contre, s’il ne connaît pas encore les rendements en ensilages et en foin, l’été 2020 pourrait bien être l’occasion idéale de faire un pas dans la bonne direction.

— Karen Bergeron, Agr., M. Sc., Conseillèr­e stratégiqu­e, Lactanet

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