L’urgence d’agir en aquaculture
En ces temps tout à fait exceptionnels, il faut plus que jamais se retrousser les manches et se serrer les coudes! Depuis plusieurs semaines déjà, le conseil d’administration de l’Association des aquaculteurs du Québec (AAQ), en étroite collaboration avec la Table filière de l’aquaculture en eau douce du Québec (TFAEDQ), est à pied d’oeuvre pour soutenir non seulement ses membres, mais l’ensemble des aquaculteurs québécois. En effet, depuis le 2 avril, l’AAQ a déposé un plan de stabilisation de l’industrie au Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ). Les pistes de solutions proposées ont pour objectif de répondre aux impératifs de la situation en permettant aux pisciculteurs de poursuivre leurs activités.
À très court terme, l’enjeu majeur est que les niveaux d’entassement actuels dans les bassins d’élevage ne pourront être maintenus très longtemps. Les poissons vont inévitablement et très bientôt manquer d’espace et d’oxygène et la hausse de la température de l’eau contribuera à l’apparition de stress intense pouvant engendrer des mortalités soudaines et massives. Aussi soucieux de l’aspect financier que du bien-être animal, les pisciculteurs sont très inquiets. Ils sont largement tributaires de l’ouverture des pourvoiries, des zones d’exploitation contrôlée (ZEC) et des réserves fauniques qui sont leurs principaux clients.
De l’ensemble de la production (environ 1100 tonnes métriques en 2018), les deux tiers sont destinés à l’ensemencement pour la pêche sportive. La balance de la production est destinée au marché de l’alimentation, qui est aussi touché, notamment par la fermeture des restaurants. Ainsi, à moyen terme, il y aura un surplus de production pour lequel nous avons demandé une aide gouvernementale.
Le MAPAQ et l’industrie se sont donné comme objectif de doubler la production aquacole au Québec d’ici 2025. Malgré cette période trouble, nous souhaitons ardemment maintenir le cap, mais avant tout sauver les inventaires existants. C’est avec les efforts de chacun que nous passerons à travers cette crise. La vie aura certes changé, mais pas notre détermination ni notre passion pour le métier que nous exercerons.