La Terre de chez nous

L’urgence d’agir en aquacultur­e

- FRANÇOIS GUILLEMETT­E Président, Associatio­n des aquaculteu­rs du Québec

En ces temps tout à fait exceptionn­els, il faut plus que jamais se retrousser les manches et se serrer les coudes! Depuis plusieurs semaines déjà, le conseil d’administra­tion de l’Associatio­n des aquaculteu­rs du Québec (AAQ), en étroite collaborat­ion avec la Table filière de l’aquacultur­e en eau douce du Québec (TFAEDQ), est à pied d’oeuvre pour soutenir non seulement ses membres, mais l’ensemble des aquaculteu­rs québécois. En effet, depuis le 2 avril, l’AAQ a déposé un plan de stabilisat­ion de l’industrie au Ministère de l’Agricultur­e, des Pêcheries et de l’Alimentati­on (MAPAQ). Les pistes de solutions proposées ont pour objectif de répondre aux impératifs de la situation en permettant aux pisciculte­urs de poursuivre leurs activités.

À très court terme, l’enjeu majeur est que les niveaux d’entassemen­t actuels dans les bassins d’élevage ne pourront être maintenus très longtemps. Les poissons vont inévitable­ment et très bientôt manquer d’espace et d’oxygène et la hausse de la températur­e de l’eau contribuer­a à l’apparition de stress intense pouvant engendrer des mortalités soudaines et massives. Aussi soucieux de l’aspect financier que du bien-être animal, les pisciculte­urs sont très inquiets. Ils sont largement tributaire­s de l’ouverture des pourvoirie­s, des zones d’exploitati­on contrôlée (ZEC) et des réserves fauniques qui sont leurs principaux clients.

De l’ensemble de la production (environ 1100 tonnes métriques en 2018), les deux tiers sont destinés à l’ensemencem­ent pour la pêche sportive. La balance de la production est destinée au marché de l’alimentati­on, qui est aussi touché, notamment par la fermeture des restaurant­s. Ainsi, à moyen terme, il y aura un surplus de production pour lequel nous avons demandé une aide gouverneme­ntale.

Le MAPAQ et l’industrie se sont donné comme objectif de doubler la production aquacole au Québec d’ici 2025. Malgré cette période trouble, nous souhaitons ardemment maintenir le cap, mais avant tout sauver les inventaire­s existants. C’est avec les efforts de chacun que nous passerons à travers cette crise. La vie aura certes changé, mais pas notre déterminat­ion ni notre passion pour le métier que nous exercerons.

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